Attention, attention! Un nouveau livre pour les amateurs de café.
C’est sur la terrasse d’un café de Venise que la journaliste Sarah-Émilie Nault a goûté pour la première fois au nectar aux mille délices du café. Même si le coup de foudre ne fut pas instantané entre le café et elle, ce premier café consommé dans la capitale de la Vénétie fut le premier d’une longue série qui la mènerait à l’écriture de ce livre.
Dans Caféine: lieux & artisans d’ici, Sarah-Émilie part à la recherche des cafés les plus intéressants au Québec avec un but avoué: explorer les villes, prendre le pouls des quartiers et rencontrer les gens qui peuplent ces lieux de travail et de vie incroyables. Bonnes adresses, entrevues, portraits, effets du café sur la santé, impacts environnementaux, ateliers de dégustation et récits inspirants: Caféine est la bible du café pour tous ceux et celles qui s’intéressent à ce monde en plein éveil!
Sarah-Émilie, d’où te vient ton amour pour le café?
Il y a environ cinq ans peut-être, le café ne faisait pas du tout partie de ma vie… dans le sens que je n’en buvais pas une seule goutte! Il faut savoir que je suis journaliste de voyage à la base alors pendant mes nombreux déplacements, j’étais amenée à fréquenter pas mal les cafés parce que j’aimais l’ambiance, le décor et les gens. J’y travaillais tout le temps, mais je ne buvais pas de café! Avec le temps, je me disais que je passais peut-être à côté de quelque chose… Lors d’un voyage en Italie, j’ai finalement flanché! J’étais vraiment fatiguée à cause du décalage horaire et en plus j’étais en Italie: s’il y avait un endroit sur Terre pour boire un premier café dans ma vie, je pense que c’était bien celui-là! J’ai commandé un cappuccino, parce que c’était la seule chose dont j’avais entendu parler (rires)! Mon histoire d’amour avec le café a commencé un peu plus tard, parce que j’avoue que je ne suis pas tombée sous le charme du café à la première gorgée! J’ai quand même persisté, parce que les gens me disaient que c’était un goût qui se développait. J’ai donc continué à voyager et à boire du café, jusqu’à vraiment m’intéresser au-delà de juste la boisson, en me rendant compte qu’il y a tout un monde derrière le café. Surtout les cafés de la troisième vague! J’ai rencontré plusieurs artisans qui avaient des histoires vraiment intéressantes à raconter et qui possédaient une belle philosophie de vie.
C’est quoi justement la troisième vague, pour ceux qui ne le savent pas?
(Rires) J’avoue que… même moi, au début… On en entend souvent parler, mais on n’ose pas dire qu’on ne sait pas ce que c’est (rires). Dit simplement, ce sont les nouveaux cafés qui ouvrent et qui voient vraiment la façon de boire du café comme une expérience, semblable disons à boire du vin… Quand on va boire du vin, on va déguster, on va savoir quels sont les arômes et tout ça, on va s’intéresser aussi à la provenance. Donc, c’est vraiment ce qui différencie la troisième vague: le souci de la provenance, que ce soit éthique, le travail des producteurs sur place, le salaire équitable et décent (quitte à payer plus cher ailleurs souvent pour les grains de café, mais savoir que c’est éthiquement correct). La personne la plus importante là-dedans, c’est pas mal le producteur qui fait le café, parce que sinon, tous les autres ne peuvent pas travailler en fait, alors ce sont eux qui devraient être payés le plus décemment dans tout ça. C’est vraiment toute la philosophie qui est derrière le café. Je voulais approfondir cette facette dans le livre, pas seulement la surface, comme on le voit à la télé, où le barista prend son temps pour bien faire son café. C’est beaucoup plus que ça et c’est ce que je recherchais dans le livre!
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Quels sont les impacts du café sur la santé et sur l’environnement?
À un moment donné, je lisais L’Actualité et je suis tombée sur un article qui s’appelait Le café en péril de la journaliste scientifique Valérie Borde. Elle expliquait qu’avec les changements climatiques maintenant, tout était chamboulé! Les arbres de café poussent en altitude, où il fait plus frais, ce qui empêche donc les insectes, les champignons et les maladies de monter; il faisait trop froid alors ils mouraient, mais maintenant, à cause des changements climatiques, il fait plus chaud, donc toutes ces bestioles et maladies-là peuvent atteindre les plans de café et les tuer! Je trouvais ça fascinant d’apprendre ça, parce qu’elle est allée en voyage de presse en Colombie, où ils ont un laboratoire super high tech avec des scientifiques de partout dans le monde vraiment calés qui travaillent là-bas à essayer de tourner les plants de café pour essayer de les sauver, parce que si ça continue comme ça, s’il n’y a plus de plans, il n’y aura plus de café t’sais! On ne pourra plus produire de café. Quand j’avais lu ça, j’avais trouvé ça vraiment captivant. Je l’ai donc contactée et j’ai fait une entrevue avec elle sur le sujet. Je trouvais que c’était un angle différent pour aborder le café.
J’avais aussi envie de savoir une fois pour toutes si le café est bon ou non pour la santé, tout comme si c’est bon d’en boire avant l’entraînement! J’ai parlé avec le Pharmachien, par exemple, et quand je l’ai rencontré, il buvait un café alors je me suis dit: «Bon… J’imagine que ce n’est pas si mauvais pour la santé (rires)!» Il m’expliquait en fait qu’il n’y a pas d’études qui prouvent ou qui ne prouvent pas que c’est bon ou mauvais pour la santé. Donc, pourquoi s’en priver? Évidemment, tout raisonnablement. C’est sûr que si tu bois 20 cafés par jour… peut-être pas! Mais deux-trois cafés par jour, il n’y a pas de problème. Il allait même au-delà en disant que si tu aimes ton café avec du sucre, c’est tellement peu de sucre pour t’en priver. J’ai bien aimé sa réponse (rires)!
Dans le livre, tu nous parles de beaucoup de cafés, que tu nous invites à découvrir. Quels seraient tes meilleurs endroits où prendre un café?
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- Café Pista: Écoute… moi, je ne prêche que par le café Pista! J’ai eu un réel coup de coeur pour cet endroit-là, qui est magnifique, et qui se trouve sur Beaubien, en face du métro en fait. Avec Maxime, le propriétaire de 24 ans super sympathique et passionné qui mise sur des produits locaux, on ne peut pas se tromper. Le bâtiment en tant que tel est magnifique aussi et la philosophie est super belle. Maxime a commencé à 20 ans et il n’avait même pas un endroit fixe au début, il avait seulement un vélo. Il faisait le café sur son vélo: il fallait vraiment qu’il pédale pour moudre le café et tout. Après ça, ça a tellement bien fonctionné qu’il a acheté le building, et maintenant, c’est vraiment classé dans les meilleurs cafés à Montréal.
- Café Paquebot: J’aime aussi beaucoup le café Paquebot, qui est maintenant rendu à 2-3 succursales. Mais l’original, qui est sur Bélanger, est un super bel endroit, mon préféré… et les gars sont vraiment bien! Il y a quelque chose de vraiment spécial dans l’énergie du café Paquebot. C’est clairement dû au design de l’endroit avec les vinyles, le poste de télé, les longues tables, les murs de brique puis le fameux logo en néon!
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- Café Saint-Henri: Il y en a un au Marché Jean-Talon, mais il y a aussi l’original, qui est dans Saint-Henri, d’où vient le nom (rires)! Si le quartier St-Henri est de nouveau un lieu à la mode depuis quelques années, c’est un peu beaucoup grâce au Café St-Henri, l’un des cafés de la troisième vague à avoir lancé le mouvement des micro torréfacteurs. L’endroit est super beau, les bancs d’église sont bondés de gens puis ça sent toujours le pain grillé dans le café!
- Café Lézard: C’est moins troisième vague, mais le café où je vais souvent, c’est le Café Lézard, qui est assez connu et qui est aussi l’une des chansons de Vincent Vallières! Ça fait 17 ans que ce café institution de la promenade Masson existe à Montréal, c’est vraiment dans les premiers cafés qui ont ouverts dans la métropole. J’aime bien aller là-bas pour «lézarder», c’est près de chez moi et je l’ai adopté bien avant de venir m’établir ici.
- Sinon, le café Larue & Fils aussi, étant rendus également avec plusieurs succursales, dont celle sur De Castelneau ou celle de Jarry, qui est vraiment magnifique. Les propriétaires sont vraiment vraiment bien aussi et ils ont une belle philosophie!
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- Lili & Oli: Le dernier, je te dirais Lili & Oli, qui est dans le quartier Saint-Henri. J’aime tout de ce café que l’auteur Stéphane Dompierre m’a fait découvrir il y a quelques années. C’est un super bel endroit et ils acceptent aussi les chiens… c’est super cute (rires)! Tu vois plein de gens qui arrivent avec leur chien, qui les accompagnent le temps d’un café ou deux!
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À quel café va-t-on pour rencontrer des vedettes?
Au Olive et Gourmando dans le Vieux-Montréal, où les vedettes de passage à Montréal vont boire un café, tout comme les touristes et Montréalais. C’est toujours plein là-bas! Sinon je pense au Café Cherrier sur St-Denis… et tu vois, dans le livre, il y a une section où des auteurs, journalistes et animateurs expliquent un peu où ils vont pour écrire ou les cafés qu’ils affectionnent tout simplement pour créer. Claudia Larochelle (La doudou qui ne sentait pas bon) travaille souvent au café Mucho Mucho, en face de la garderie de sa fille, sinon, au café Le Placard, je vois souvent Robert Lalonde. J’ai croisé plusieurs fois Alex Nevsky et plusieurs chanteurs au Café Névé, qui est sur Rachel… Et tu vois, mon lancement, c’était au café Pastel Rita, qui est en fait le café de Gabriel Louis Bernard Malenfant de Radio Radio. Donc, là-bas, il y a souvent des musiciens, des amis du band qui sont connus et qui passent là-bas pour les voir. C’est le Mile-End! C’est super beau!
Le mot de la fin?
Je suis une journaliste indépendante et je vais toujours écrire dans les cafés; mes amis et connaissances me demandaient toujours des références pour connaître les meilleurs endroits où aller travailler ou avoir une date! C’est pour ça que je voulais faire ce livre-là, et bien sûr, j’avais envie de déborder un peu… On parle toujours de Montréal! C’est sûr qu’il y a plus de cafés indépendants à Montréal, mais il y en a tout de même à travers la province. Il y a le café Frida à Trois-Rivières, le café Nektar à Québec. Il y en a aussi à Carleton-sur-Mer (La brûlerie du quai) à Sept-Îles (Clickafé), à Rivière-du-Loup (Le café du clocher), à Rimouski (Le moussonneur Café Lounge)… Je me suis dit pourquoi pas ne pas entrecouper tout ça de plein de sujets qui ont rapport au café? J’avais envie d’aborder aussi le snobisme, parce que c’est un peu intimidant les nouveaux cafés indépendants. Parfois, tu entres et tu ne connais pas trop ça, et tu es un peu intimidé. Donc, c’est un peu de démystifier tout ça et aussi de parler de sujets comme la place des femmes dans l’industrie du café au Québec ou le sport ou la santé!
Caféine: lieux & artisans d’ici, qui paraît aux Éditions Parfum d’encre, est disponible dès maintenant en ligne (24,95$) et en librairie!
Pssst! Allez suivre Sarah-Émilie sur Instagram, ses photos de voyage sont MALADES!