Mamans, comment se vit l’anxiété chez vous?

Mots de Jessika

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été de nature anxieuse. Oui, les examens en classe me stressaient (particulièrement les défis mathématiques, ark!), oui je faisais des migraines parce que j’avais un oral ou une ligne à dire dans la pièce de Noël (on m’avait donné le rôle d’un des rennes, euh ark encore!), mais c’était plus que ça. Toute petite, je me souviens que j’avais peur que mes parents meurent quand ils avaient une soirée et nous laissaient avec la gardienne. Je me rappelle aussi d’une mini phase où tout ce que je touchais, je devais le faire deux fois, sinon je me disais que quelque chose de grave allait arriver. Par chance, ça n’a pas duré longtemps.

Avec le temps, j’ai appris à vivre avec cette partie de moi-même, parfois plus calme, parfois ressurgissant de l’ombre. Mais lorsque je suis devenue maman, j’ai découvert ce que c’était d’aimer à l’infini. Le genre d’amour tellement puissant que ça te fait mal en dedans. Et avec cet amour est venu une crainte énorme : la peur qu’il arrive quelque chose à mes enfants. C’est alors que, pour la première fois de ma vie, ma psy a mis le mot sur le bobo : anxiété. C’est elle qui parle! Pas mon instinct qui me prévient que quelque chose arrivera. Pas non plus un don divin qui voit l’avenir (évidement catastrophique dans ma tête tsé!). En le sachant, je peux travailler à essayer de la calmer. Là-dessus, au moins, c’est moi qui ai le contrôle.

Là où ça reste un enjeu de taille dans ma vie, c’est de voir que ma fille a hérité du même défi que moi. Bon je dis « hérité », parce que j’ai le sens de la culpabilité facile, mais Lory m’aide beaucoup là-dessus. Le défi de ma cocotte ne vient pas nécessairement de moi. Elle a sa propre personnalité, son propre tempérament. Mais, j’avoue que ça me fâche quand même! Je voudrais tant la protéger de cette anxiété. Et, à ce moment-là, Lory m’a rappelé que je suis la mieux placée pour l’aider… Puisque je la comprends mieux que personne.

Conseils de Lory

Les mots stress, anxiété et troubles anxieux sont de plus en plus entendus autour de nous. Peu importe l’âge, nous prenons de plus en plus conscience de l’effet néfaste qu’ils peuvent avoir sur la santé physique et psychologique. Nous vous avons parlé d’anxiété ici, ici, ici et ici. Voici tout de même de l’information qui pourrait vous aider à mieux comprendre l’anxiété :

• Les enfants n’ont généralement pas les mots pour exprimer clairement qu’ils vivent de l’anxiété. Par exemple, ils pourraient dire : « J’ai mal au ventre » alors que cela traduit d’un niveau élevé de stress. Il est donc parfois difficile pour le parent de déceler le moment qu’une aide est nécessaire. Les changements dans l’appétit, des difficultés de sommeil, des réactions particulières, l’expression fréquentes de peur ou des comportements inhabituels peuvent vous suggérer que l’anxiété est présente chez votre enfant. Parlez-en à un professionnel de la santé mentale ou à votre médecin de famille pour avoir un avis.

• Si vous avez un adolescent anxieux à la maison, ces mêmes éléments s’appliquent également. Toutefois, comme certains peuvent être particulièrement peu enclins à s’ouvrir. L’objectif ici n’est donc pas d’amener votre ado à vous parler, mais bien de l’aider à trouver une personne de confiance qu’il aura choisie pour parler de tout ce qui le préoccupe. Le respect de son rythme et de ses besoins est donc d’autant plus important à considérer.

• Rappelez-vous toujours que tout n’est pas anxiété. Certains enfants sont tout simplement plus introvertis ou timides face à la nouveauté. De plus, souvenez-vous que le stress est une réaction normale et nécessaire pour l’humain. Il n’y a rien d’anormal si vous ou votre enfant vivez parfois du stress (réaction face à la menace réelle) ou même de l’anxiété (même réaction de stress face à une peur irrationnelle). Gardez en tête que si votre niveau de stress ou d’anxiété est présent fréquemment ou est très intense, alors c’est votre signal pour agir! Informez-vous, consultez et prenez soin de vous!

• On parle trop peu que le manque de patience, la colère et l’irritabilité sont aussi des symptômes possibles de l’anxiété. Ainsi, si vous êtes une maman qui explose facilement au quotidien dans votre dynamique familiale, il est peut-être le temps de vous demander si cela est le résultat d’un niveau élevé d’anxiété. Des exercices de respiration, la méditation, la psychothérapie, la médication, une saine hygiène de vie sont des exemples d’outils qui peuvent vous aider à vous apaiser.

C’est parfois tout un défi d’apprendre à apprivoiser son anxiété. Faites-vous confiance, et à votre famille, que vous saurez trouver ce qui fonctionne le mieux pour vous apaiser petit à petit.