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L’anxiété de performance chez les enfants et les adolescents

Les notes de la dernière étape viennent d’arriver. Vous êtes fier de ce que vous voyez. Très fier même. Pourtant, votre enfant lui n’est pas satisfait. Un 78% vient «tacher» son bulletin. Il s’en veut de ne pas avoir au minimum un 80, ou encore mieux, 85% partout. Vous tentez de lui parler, mais rien n’y fait. Il n’arrive pas à démordre de cette note et cela mine même son humeur.

Des travaux sont à remettre. Votre enfant s’acharne sur absolument tout, car il souhaite que son travail soit parfait, parfait, parfait. Il ne dormira pas tant qu’il ne sera pas satisfait. Vous avez beau trouver que son projet est digne d’un travail universitaire, lui ne fait que voir des erreurs et des lacunes.

Si vous reconnaissez votre enfant, il est possible qu’il souffre d’anxiété de performance.

Qu’est-ce que c’est?

D’emblée, il est important de comprendre que le stress est normal et même nécessaire. Nous ressentons tous du stress à un moment ou à un autre. Celui-ci est un mécanisme biologique qui est vital et aidant pour l’humain et qui lui permet de détecter et de réagir face à une menace. Par exemple, de façon normale, un peu avant un examen (menace d’échec), nous ressentons du stress et celui-ci nous donne la vigilance nécessaire pour affronter cette épreuve. Notre degré de stress diminuera tout de suite après.

L’élément-clé qui permet de faire la distinction entre le stress normal et le stress pathologique est l’altération du fonctionnement de l’individu. C’est donc subjectif à chacun. Ça explique pourquoi votre plus jeune peut trèèèèès bien vivre avec l’idée d’avoir 61% à son examen, alors que votre plus vieux trouve inacceptable d’avoir eu une note de 88% à son bulletin. Ceci dit, plus le stress perçu est élevé, plus le risque de développer un trouble anxieux ou un autre problème de santé mentale est élevé. Lorsqu’il y a présence de trouble anxieux, le cerveau ne discrimine plus ce qui est réellement une menace. Il enclenche donc un processus physiologique alors que ce n’est pas nécessaire.

Plus spécifiquement, l’anxiété de performance réfère à la peur de l’échec et se caractérise principalement par une forte appréhension face aux évaluations ou à toute autre situation où l’enfant peut se sentir jugé.

Quelques indicateurs de l’anxiété de performance

  • Votre enfant a tendance à fournir un effort démesuré par rapport à ce qui lui est demandé.
  • Votre enfant a un grand souci de perfection.
  • Votre enfant a un besoin fréquent d’être rassuré.
  • Votre enfant est très sensible aux critiques.
  • Votre enfant cherche à s’absenter des examens ou semble avoir une peur exagérée de l’école.

Pourquoi?

Plusieurs facteurs personnels à l’enfant (ex.: son tempérament, sa personnalité, une mauvaise gestion des émotions, etc.) ou liés à son environnement (ex.: exigences du milieu scolaire, histoires relationnelles avec les parents ou la fratrie) peuvent contribuer à l’anxiété de performance. Toutefois, il est important de comprendre que les éléments stressants n’ont pas à l’être en soi. L’anxiété est une question de perception. Ainsi, il est vrai que certains parents sont exigeants face à leurs enfants ce qui peut augmenter leur anxiété de performance. Toutefois, il est également possible que l’anxiété de performance soit présente dans une famille où aucune pression n’est mise sur les notes ou les résultats de façon générale. L’enfant pourrait tout de même percevoir les paroles de ses parents comme des critiques ou des attentes.

Quoi faire?

L’anxiété de performance peut être vue de façon systémique. C’est-à-dire qu’autant l’enfant que la famille et l’école peuvent positivement contribuer à diminuer sa présence.

Un suivi en psychologie est un choix tout indiqué pour aider un enfant à gérer son anxiété de performance. Dans le cadre d’une thérapie, l’intervention est davantage faite sur l’enfant et sa famille. On aide alors l’enfant à:

  • Apprendre à identifier ses symptômes;
  • Prendre conscience de son discours interne (ses pensées);
  • Réfléchir à ses états émotionnels en situation de performance;
  • Trouver des stratégies d’adaptation aidantes et efficaces.

En d’autres mots, on cherche à aider l’enfant à mieux se connaître pour réagir de façon plus saine. Il faut toutefois souligner l’importance d’une bonne évaluation psychologique au préalable pour bien diagnostiquer l’anxiété de performance, car parfois ce qui peut sembler l’être ne l’est pas du tout ou encore, ce n’est pas le seul élément contribuant au dysfonctionnement.

Finalement, en plus d’un suivi en psychologie, d’autres facteurs peuvent aider à diminuer l’anxiété de performance. Par exemple, une bonne hygiène de vie (sommeil, alimentation, etc.) et des stratégies de planification scolaire peuvent contribuer à réduire le stress.

Comme parent, vous pouvez également modifier des éléments pour favoriser l’amélioration:

  • Évitez d’ajouter de la pression à votre enfant. Un enfant qui obtient une note plus faible car il a figé devant son examen en raison de l’anxiété en vivra davantage si vous lui signifiez que vous savez qu’il peut faire mieux ou que ses notes ne sont pas suffisamment bonnes pour un quelconque objectif comme l’entrée au Cégep.
  • Reconnaissez ce que votre enfant ressent. Lui dire qu’il exagère ou qu’il ne devrait pas s’en faire peut avoir un effet d’invalidation. Ce que votre enfant ressent est totalement réel, même si cela peut vous sembler banal.
  • Analysez votre discours à la maison. Certains parents ne réalisent pas qu’eux-mêmes instaurent une notion d’importance de performer lorsqu’ils parlent, par exemple, de leurs emplois. Parfois, les parents souffrent également d’anxiété de performance, même si elle est plus légère ou mieux contrôlée. En prenant conscience de vos paroles et en tentant de les modifier, vous pouvez aider votre enfant à intégrer un discours moins centré sur la performance en lui servant de modèle.
  • Ne tombez pas dans le piège de l’évitement. L’anxiété de performance peut handicaper vos enfants face à certaines tâches. Souvent, les parents maintiennent des processus d’évitement (ex.: lui permettre de manquer un oral d’équipe à faible pondération) en vue de protéger leur enfant. Votre bonne intention peut plutôt avoir pour effet de contribuer davantage à l’anxiété, car l’enfant n’apprend pas à la gérer.
  • Évitez de trop rassurer. Encore dans une optique de sécuriser leur enfant qui souffre d’anxiété de performance, certains parents pourraient être tentés de trop rassurer leur enfant (ex.: rester auprès de lui chaque nuit blanche lorsqu’il doit terminer ses travaux, (trop) l’aider pour chaque travail, (trop) lui parler de son anxiété, etc.). Au contraire, l’objectif en thérapie est d’amener votre enfant à acquérir des stratégies pour être autonome dans la gestion de son anxiété pour que les résultats perdurent à long terme. Gardez cela en tête pour contribuer au changement positif!

Pour en savoir plus sur le stress, visitez le site du Centre d’Études sur le Stress Humain. C’est une vraie mine d’information! Le livre Extraordinaire moi calme son anxiété de performance est également un excellent outil adressé aux enfants pour les aider à mieux comprendre ce qu’ils vivent.

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