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En 2023, soyez brave et téméraire comme Geena Davis

C’est une froide soirée d’hiver à Montréal. Je sors de mon Uber en espérant ne pas tomber sur la glace. Je monte l’escalier du bâtiment historique et au moment de passer la porte, je suis accueillie par une musique qui bat au même rythme que mon cœur emballé.

En entrant dans la Maison Principale, rue du Couvent, je suis tout de suite saisie par sa grandeur. Cet élégant bâtiment historique brille. Quinze lustres ornent le plafond de 42 pieds et le projecteur illumine les lettres géantes qui forment le nom de Geena Davis. J’ai des papillons dans l’estomac à l’idée d’être au même endroit qu’elle.

Je prends un siège, j’attrape l’exemplaire offert de son nouveau mémoire Dying of Politeness et je prends un selfie avec. J’ai déjà lu le livre, je l’ai dévoré en un après-midi.

De fille étrange à moteur de changement

Connue pour ses rôles marquants dans Thelma et Louise et Une équipe hors du commun, Geena Davis admet ne pas être devenue une rebelle avant d’en jouer dans des films. Elle a expliqué combien le fait de jouer des rôles de femmes fortes l’a aidée à trouver sa voix.

Le récit de son évolution est captivant. Il faut dire qu’elle est passée de la fille étrange à qui on disait de prendre moins de place pour être mieux acceptée à actrice primée et féministe ayant fait bouger les choses à Hollywood. Elle a aussi fondé le Geena Davis Institute on Gender in Media.

Son sens de l’autodérision est délectable. J’ai ri très fort plusieurs fois et j’avais des larmes aux yeux à la fin. Elle a mené une vie triomphante.

Je vous recommande fortement de lire ce livre, alors que vous avez peut-être défini vos intentions pour 2023. Si vous souhaitez avoir de l’audace, l’évolution de Geena Davis vous inspirera. Elle raconte l’abus que Bill Murray lui a fait subir. Et que le fait de n’avoir rien dit à l’époque l’a menée en thérapie, où elle a appris à trouver sa voix et à l’élever. Lorsqu’elle a été victime de sexisme dans la quarantaine, elle a recentré son attention sur le tir à l’arc et elle est devenue demi-finaliste aux Jeux olympiques. Elle parle de ses défis avec le TDA et affirme que lorsqu’elle est devenue mère, elle a décidé de changer Hollywood.

Geena a reçu un Oscar, un Emmy et l’impact qu’elle a eu a été présenté dans le documentaire This Changes Everything.

La fille de Geena inspire un mouvement

Geena est devenue mère à 46 ans. Ne lui demandez pas comment. Dans son livre, elle laisse comprendre qu’elle souhaite que les gens restent loin de son vagin. C’est une demande légitime à mon avis.

Tandis que Geena regardait la télévision avec sa fille, elle a remarqué que la plupart des protagonistes étaient des garçons. Elle a demandé à ses amies mamans si elles avaient remarqué la même chose, mais aucune d’entre elles n’a répondu par l’affirmative. Geena a commencé à demander aux studios s’ils avaient remarqué l’écart entre les genres et ils lui ont tous répondu «non, non, ce problème a été réglé».

Geena a alors réalisé que «les gens qui font la télévision et les films pour les enfants aiment les enfants et ne voient pas le manque de représentation féminine en raison d’un biais inconscient».

En 2004, Geena a donc personnellement commandité l’une des plus importantes études d’Hollywood sur la représentation des genres à la télévision et dans les films pour enfants. «Geek des données» autoproclamée, Geena a présenté ses données aux cadres de studios comme Disney et Pixar, et ils ont été bouche bée lorsqu’ils ont constaté les faits.

Le mantra de l’institut Geena Davis est If she can see it, she can be it (si elle peut le voir, elle peut l’être.) Geena croit que si les filles se voient représentées à l’écran en train de faire toutes les choses intéressantes que font les garçons, cela change comment elles se perçoivent. Cela change l’avenir.

Geena arrive sur scène

Photo: Teresa Ste-Marie

On tamise les lumières. La salle est remplie de femmes travaillant dans les médias. Des directrices, des productrices, des actrices, des autrices et des cadres d’organisations comme l’ACTRA. Nous sommes toutes rassemblées pour voir celle qui change le paysage du film et de la télévision.

Geena passe près de nous et monte sur la scène avec l’animatrice de la soirée, Natasha Gargiulo.

Elle porte des boucles d’oreilles étincelantes, une longue robe dans la couleur Pantone de l’année, viva magenta, et des chaussures brillantes à talon bobine. Elle a 66 ans et dégage à la fois le glamour et l’humilité. Bien qu’elle mesure 6 pieds, elle a le dos légèrement voûté comme si elle avait essayé de se cacher toute sa vie.

Lorsque les applaudissements se tarissent, Geena lance: « Je suis toujours la même fille venant d’une petite ville. Ne laissez pas la limousine et le cortège vous berner.»

Susan Sarandon a tout changé

Une immense photo de Thelma & Louise s’affiche sur l’écran à côté de la scène et nous applaudissons tous. Geena explique comment travailler avec Susan Sarandon l’a changée.

Alors qu’elle se préparait pour sa première réunion pour Thelma & Louise avec Ridley Scott et Susan Sarandon, Geena angoissait à essayer de trouver une façon de commenter le script sans les offenser.

Lorsque Susan Sarandon s’est assise à la table et a dit à Ridley: «Je crois qu’on devrait couper ma première ligne», Geena a eu le souffle coupé. Elle n’avait jamais vu une femme avec autant d’assurance auparavant et qui s’exprimait sans s’excuser.

«Je suis devenue comme un chien de poche, je la suivais partout», nous a-t-elle dit. Les deux actrices sont restées proches et oui, elles espèrent retravailler ensemble. On croise les doigts!

Elles ont touché un point sensible du public lorsque toutes les deux se sont retrouvées en couverture du magazine Time après la sortie du film Thelma & Louise. Geena se rappelle les femmes qui applaudissaient lorsque le duo se jette en bas de la colline en voiture.

«J’espère que ce n’est pas un divulgâcheur», blague-t-elle.

«Non, je crois qu’ils ont vu la scène», confirme notre animatrice, Natasha, pendant que la foule s’esclaffe.

«Il est si rare que les femmes ressentent ce sentiment de triomphe que les hommes ressentent tout le temps en sortant du cinéma. Nous prenons le contrôle de notre avenir.»

«Si elles peuvent le voir, elles peuvent l’être.»

Photo : Teresa Ste-Marie

Natasha questionne Geena sur l’âgisme auquel elle a fait face lorsqu’elle a arrêté de se voir offrir des rôles, une fois la quarantaine atteinte.

«Je ne croyais pas que ça pourrait m’arriver, mais c’est arrivé. J’ai une théorie à ce sujet. Cela se produit lorsque les femmes cessent d’être l’intérêt amoureux, le rôle féminin par défaut dans l’esprit des directeurs. Mais cela change. Je suis optimiste.»

Natasha permet au public de poser des questions. De nombreuses mains se lèvent et quelqu’un demande des nouvelles de l’institut.

Geena annonce fièrement que: « En 2019, pour la première fois, les protagonistes et coprotagonistes féminins dans les films pour la famille ont atteint la parité garçons-filles. En 2020, c’est arrivé dans les émissions de télévision pour enfants et en 2021, la parité a été atteinte pour les rôles mineurs et personnages secondaires féminins à la télé populaire pour la première fois dans l’histoire.»

Immanquablement, chaque personne qui pose une question à Geena la félicite ou lui demande conseil sur la façon de continuer à combattre la discrimination.

«Cela change, répond-elle. Je me rappelle la fois où un cadre de Pixar m’a demandé mon avis sur Monstres et Cie. J’ai regardé les scènes de foule et j’ai immédiatement remarqué une répartition garçons filles 50-50! Les fraternités étaient présentes, mais les sororités comptaient pour 50 % des personnages secondaires.» Elle sourit fièrement. «C’est ce que nous voulons voir!»

Il y a eu une augmentation de 350 % de personnages féminins depuis Monstres et Cie.

Le travail n’est pas terminé

Photo: Teresa Ste-Marie

«Seulement 5 % des personnages dans les films sont des femmes de plus de 50 ans. Seulement 1 % des personnages sont issus de la communauté LGBTQ+. Nous voulons que les films et la télévision reflètent la société. Fait intéressant: saviez-vous que la politique de J. J. Abram est de voir un homme et une femme pour chaque rôle?»

L’institut Geena Davis s’associe avec des organisations mondiales pour favoriser l’inclusion et éliminer les stéréotypes nocifs dans les médias internationaux. Son mantra est aujourd’hui: «S’ils peuvent le voir, ils peuvent l’être.»

Tous veulent lui parler, lui demander conseil, lui dire que leur organisation suit de près le travail de l’institut. Son travail a évolué en un mouvement, mais elle trouve le moyen de rester terre à terre.

Elle quitte la scène sous une ovation. Lorsqu’elle passe près de moi et sourit, je ressens une vague d’émotion. J’ai une boule dans la gorge. Je me sens envahie par l’adrénaline.

J’ai un nouveau sens des possibilités.

Achetez Dying of Politeness ici.

Suivez l’institut Geena Davis Institute on Gender in Media ici.

 

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