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Rita Baga, en toutes paillettes

Elle n’a plus besoin de présentation, Rita Baga. La reine de Montréal, comme l’a surnommée Valérie Plante. Un titre bien mérité. On l’aime pour son audace, son talent, son exubérance, sa détermination et ses costumes flamboyants. On apprécie tout autant la sensibilité de Jean-François, celui que l’on découvre une fois la perruque et le maquillage enlevés.

Rencontre avec celle qui s’apprête à lancer son tout premier livre, Une paillette à la fois (Journal d’une reine), en librairie le 20 septembre.

Notre collaborateur, Alex Marsolais, pose fièrement avec Rita Baga

Toujours un plaisir de te parler, Rita! Après avoir lancé deux parfums, animé Drag Race Belgique et La Drag en moi, fait le tour du Québec avec ton spectacle Créature et tous tes autres projets, tu as trouvé le temps d’écrire un livre. C’est un mix entre une autobiographie et un guide de la drag. Comment t’es venue l’idée?

Depuis des années, j’avais l’idée d’écrire un livre sur l’art de la drag et un projet était déjà entamé. Par contre, je n’ai jamais pensé écrire ma bio. C’est mon éditeur qui a eu l’idée de combiner les deux. Je fais plusieurs entrevues depuis quelques années, les gens me découvrent peu à peu et avec le livre, c’est la meilleure façon de parler de moi, à ma façon, sans coupure. J’avais le contrôle et j’en ai profité!

Est-ce le genre de livre que tu aurais aimé avoir lu en début de carrière?

Oh que oui! Avant, il n’y avait pas autant de ressources pour la drag. Maintenant, on connaît mieux le milieu. Quand on commence dans ce domaine, on est souvent laissé à nous-même. Un guide peut aider pour tant d’aspects, dont le maquillage. Celui des nouveaux artistes n’a rien à voir avec les maquillages d’avant!

En préface, tu mentionnes avoir lu la bio de Guilda quand tu étais plus jeune. À quel point t’a-t-elle guidée ou influencée?

J’ai lu plusieurs bios et j’ai d’ailleurs hâte de lire celle de Mado Lamotte, qui va sortir prochainement. En fait, j’aurais aimé lire celle de Guilda plus tôt dans ma carrière parce que quand j’ai débuté, il y avait deux clans: les transformistes et les clowns. Il n’y avait pas de drags qui faisaient un peu de tout. Guilda est un personnage qui m’a toujours fascinée. J’aurais aussi aimé avec accès à des bios de personnes de la diversité sexuelle et de genre. Je pense entre autres à Alex Perron. J’aimerais savoir dans sa vérité, dans son for intérieur, comment il a vécu ça d’être un des premiers artistes à s’afficher comme étant gai, au Québec. C’est quoi, vivre avec cette étiquette-là.

Parle-moi de ta première fois en drag pour l’anniversaire de Dream? Penses-tu que ton look serait shantay you stay ou sashay away?

Sashay Away, c’est certain! J’étais quand même belle parce que c’était un projet collectif mais ensuite, seule, ouf, disons que c’est dur à regarder!

On apprend dans le livre que tu as un côté très entrepreneurial. Que retiens-tu de tes expériences, notamment comme gérant chez Montréal Ink, un studio de tatouage?

Je suis à temps plein entrepreneur(e). J’ai coproduit plein de choses, comme les parfums. Donc, c’est sûr que cette expérience-là me sert beaucoup, que ce soit pour la gestion d’employés et d’inventaire. Il faut toujours se fier à son instinct. Par manque d’expérience, avant, je me fiais beaucoup à l’avis d’experts ou de mon entourage mais maintenant, je me fais plus confiance et l’instinct joue un rôle important. J’ai également appris à bien cibler ma clientèle.

Dans Une paillette à la fois, tu nous expliques qu’en incarnant Rita, tu n’as aucun problème à animer devant 20 000 personnes ou donner une entrevue en direct au Téléjournal, mais que pour Jean-François, le simple fait de devoir parler devant 20 personnes devient une grande source d’angoisse et d’inconfort. Qu’est-ce que Jean-François apprend de Rita?

Il a appris qu’il y avait une bête de scène qui dormait en lui et qui rêvait de s’émanciper. J’ai toujours priorisé des emplois stables et des longues études, mais quand j’étais sur une scène, ma fibre artistique ressortait.

Et Rita, elle? Qu’est-ce qu’elle apprend de Jean-François?

Le plus bel apprentissage que Rita a donné à Jean-François est le laisser aller et d’être moins dans le contrôle, car j’aurais facilement pu m’appeler Germaine!

Comme tu l’expliques, Drag Race a eu un grand impact sur toi, t’a permis de réévaluer ton désir de faire de la drag et tu as décidé d’y aller à fond. Parle-moi des changements que cette émission de télévision a entraînés chez toi?

L’émission a été un baromètre du professionnalisme des drags parce que j’ai l’impression qu’au sein des communautés, ça a été un espère de signal, d’avertissement que la lumière sera braquée sur nous de plus en plus et qu’on sera plus scrutées. Donc, on n’a pas le choix de se professionnaliser. La qualité des spectacles a changé, a évolué de façon drastique et exponentielle et c’est pour le mieux! Ça a mis la barre haute et maintenant, le public est rendu des semi-professionnels de la drag et il ne faut pas avoir un cheveu déplacé parce qu’on va se le faire dire!

Comme tu animes Drag Race Belgique et que tu connais l’envers du décor, est-ce que la magie de l’émission s’est dissipée ou si, au contraire, elle est encore plus présente?

La magie est encore là. En retournant filmer Canada’s Drag Race: Canada vs. the World, j’ai un peu connu l’envers du décor. Je comprenais davantage la trame narrative. Je fais aussi beaucoup de télé depuis trois ans. C’était mon plus grand rêve et je suis plein de reconnaissance. Pour la Belgique, je m’implique beaucoup. J’ai un rôle consultatif et participe à toutes les réunions de production. On écoute mes idées, qui se concrétisent. C’est grandiose de constater cela et de voir mes idées évoluer. Oui, l’effet de magie est moins là mais j’ai l’impression de contribuer à créer de la magie pour les spectateurs et les participantes. Je viens d’ailleurs de terminer le tournage de la saison 2 de Drag Race Belgique!

Quels sont deux must do et les deux pires choses à faire pour devenir drag?

Le conseil que j’aime donner aux nouvelles drags, c’est de ne pas se mettre dans un carcan et de se dire: mon personnage est ça, je m’habille de telle façon et je chante ce type de chansons. Il faut prendre le temps d’explorer. Il ne faut pas se limiter et être statique. Dans un monde où il y a la naissance d’une drag queen par jour, il faut trouver une façon de se démarquer. La pire affaire à faire est de tenter de copier une drag qui existe déjà. Il faut trouver son unicité.

Quels sont tes futurs projets?

Je terminerai bientôt ma tournée Créature. Il me reste 13 dates et la dernière sera à Montréal, le 22 novembre. Ce sera un spectacle unique avec des invités surprises dont Mado Lamotte, Maxime Landry et Nikki Doll. Les fans pourront également me retrouver au Rendez-vous de la Drag les 28 et 29 octobre au Palais des congrès de Montréal.

Questions de fans

J’ai en rafale des questions de cinq admirateurs.
Francis: Est-ce que tu prévois lancer d’autres parfums?
Pas nécessairement un parfum, mais on travaille sur
divers projets. Vous retrouverez ma face
sur d’autres produits, c’est certain!
Julie: Ferais-tu Big Brother Célébrités en édition All-Stars?
Avant qu’on me propose de faire partie de Big Brother,
c’est vraiment drôle mais j’avais rêvé à ça trois fois!
Si on m’offrait une version all-stars,
c’est certain que je serais reconnaissante
de cette chance, mais j’ai déjà eu la chance
de faire plusieurs concours et des émissions
de compétition et cela me stresse beaucoup! À voir.
Sophanitt: Quelle est ta couleur préférée de
l’alphabet sur une échelle de 1 à 10? Haha!
10/10, le v de vert!
Mélissa: Que fais-tu pour te détendre?
Rien! Je ne fais rien! J’écoute beaucoup de télé québécoise.
Je suis devenu un expert,
je sais quel acteur joue dans quelle série!
Alex (l’auteur de ces lignes!): Quel serait le nom de drag de Mitsou?
Yaya Pinky!

Merci Rita! Je termine cette entrevue comme tu termines ton livre, parce que l’image est forte et tellement vraie: changeons le monde, une paillette à la fois!

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