La pandémie amène son lot d’insécurités et bouleverse nos habitudes de vie, remettant en question tout ce qui était immuable jusqu’à présent!
Après avoir pondu plusieurs best-sellers sur le développement personnel (L’art de se réinventer, Revenir au monde, Respire: Un souffle profond peut tout changer et Zénitude et double espresso) et un tout premier roman, la célèbre auteure, maître en yoga, professeure de méditation et conférencière nous revient en force avec un tout nouvel ouvrage plus que lumineux!
Dans Tout passe – Comment vivre les changements avec sérénité, Nicole Bordeleau nous propose des outils concrets pour accueillir les changements dans notre quotidien. Dans ce livre empreint de poésie et de simplicité, elle nous partage avec authenticité et générosité son expérience personnelle, ses souvenirs, ses anecdotes inspirantes et de riches leçons de vie sur le chemin de la transformation intérieure. Au fil d’une écriture apaisante et toute en finesse, elle nous fait découvrir les bienfaits de l’art de l’attention: une façon d’être et de voir le monde qui peut radicalement changer notre quotidien. Pas à pas, elle nous apprend à éveiller nos sens, à pacifier nos esprits, à transcender nos peurs, pour libérer en nous la créativité, la spontanéité et la joie de vivre, ici et maintenant.
Après avoir sorti ta première fiction, S’aimer malgré tout, tu nous présentes un 7e livre. Quel était le mot d’ordre pour Tout passe – Comment vivre les changements avec sérénité?
Le mot d’ordre… c’est qu’il ne devait pas voir le jour! Je n’avais vraiment pas planifié de publier cette année… surtout après la publication du roman S’aimer malgré tout. Je m’étais dit que j’allais prendre une année sabbatique. Je pensais continuer d’écrire pour moi-même, pour parfaire ma plume. Mais, quand la pandémie a frappé, durant les deux premières semaines, je me suis retrouvée aux prises avec une angoisse que je n’avais pas revisitée depuis longtemps, et qui a ramené à ma mémoire les premières années où j’ai été diagnostiquée avec l’hépatite C (en plus, il n’y avait pas de médicaments à cette époque)! Donc, je me suis retrouvée à peu près dans les mêmes eaux tumultueuses. Toutefois, après une semaine de méditation à essayer du mieux possible d’accueillir cet état-là, je me suis dit: «Attends, là! Tu as déjà vécu quelque chose de similaire. Quels étaient les enseignements qui t’avaient aidée à l’époque et les pratiques que tu as continué à approfondir?» Je suis alors retournée dans mes carnets personnels, dans mes journaux intimes. Puis, ces enseignements-là sont remontés et certains faisaient déjà partie de ma vie d’aujourd’hui, mais je les ai approfondis. C’est finalement petit à petit que le livre a vu le jour.
Tu commences ton livre avec une citation d’Albert Einstein: «Il n’existe que deux façons de vivre votre vie. L’une comme si rien n’était un miracle. L’autre comme si tout était un miracle» C’est une pas pire façon de dire qu’il faut s’émerveiller des petites choses de la vie pour être heureux!
Oh que oui! Et souvent, on l’oublie. On attend toujours les gros feux d’artifice dans tous les domaines de notre existence et on passe une grande partie de notre vie à attendre. Même quand on reçoit quelque chose, il y a une partie de nous qui se demande si on pouvait avoir mieux. Cette citation-là, quand je suis tombée dessus par hasard, je me suis dit que j’allais ouvrir mon livre avec elle. Les citations que j’ai choisies de mettre dans mon livre, je les ai vraiment mûries. Elles font partie de mon cheminement, elles n’ont pas juste été mises là par hasard. Et celle-là, pour moi, devait d’emblée ouvrir le livre!
L’un des concepts centraux du livre est l’impermanence. Comment fait-on pour vivre avec cette instabilité constante?
C’est la loi qui touche tout ce qui est! Donc… C’est ça, le but du livre. C’est de voir comment, à l’intérieur de nous, on peut commencer d’abord à prendre conscience de ça. On est entourés d’impermanence. On se regarde dans le miroir et on se dit: «Oh, cette ride n’était pas là hier!» On regarde dehors et l’arbre devant la maison a perdu beaucoup plus de feuilles; les saisons vont changer. On est entourés d’impermanence et pourtant, il y a une partie de nous qui l’ignore ou qui est en déni que ça va toucher toute chose, dont nous, incluant qui nous sommes. C’est pour ça que ce livre-là était important pour moi, parce que c’est d’accueillir l’impermanence et de savoir qu’elle est promesse de changement. Il n’y a pas de vie sans changement! Il n’y a pas de vie sans mouvance. Il n’y a pas de vie sans mouvement de ce qui est. Si on ne fait pas la paix avec l’impermanence, on cesse d’être vivant… On va juste être en mode survie ou juste exister. Je trouve qu’il y a quelque chose de beau dans l’impermanence, parce que quand les choses dérapent et que tu as mal, l’impermanence est promesse que ça ne va pas durer. En revanche, quand tu vis un beau moment, il faut que tu sois doublement présent, parce que l’impermanence te rappelle que, ça aussi, c’est appelé à passer. C’est donc une très belle et grande leçon de vie, sur laquelle je continue de méditer chaque jour!
La situation actuelle de la pandémie amplifie notre stress, surtout que l’on est laissés dans le flou et que l’on ne sait pas de quoi le futur sera fait! Comment fait-on pour arriver à se calmer, nous qui sommes habitués de tout contrôler?
Tu vois, le livre contient deux grands enseignements orchestrés autour de ça. C’est la question que je me suis posée. Je me suis demandé ce qui m’a aidée à vivre avec l’impermanence de mon existence quand j’ai été diagnostiquée avec l’hépatite C ou que j’ai eu des moments où les choses étaient vraiment imprévisibles dans mon existence. On en a tous eus, même avant la pandémie! J’ai réalisé que c’était le moment où j’ai commencé à vivre plus consciemment, à prêter attention à ce qui était là dans l’instant présent. Ça, ce sont des mots… Les librairies sont pleines de livres sur comment vivre l’instant présent. Mais, quand on commence à s’arrêter, à voir que l’on vit dans notre tête, que l’on vit focalisés sur nos écrans, que l’on passe une grande majorité de notre temps dans l’univers virtuel, on se rend compte que l’on a vraiment surutilisé notre intellect et que l’on a oublié nos autres sens. Quand on se décolle de nos écrans et que l’on commence à écouter autour de nous les sons, les sons de la nature, que l’on commence à regarder, mais sans jugement… Ça paraît facile, mais tu vois quelque chose et tu te dis que c’est beau. Déjà, c’est un jugement, donc tu ne vois plus la chose. Ça s’appelle l’art de l’attention, de commencer à vivre à travers nos autres sens. Ainsi, on a beaucoup moins d’inquiétudes, beaucoup moins d’angoisse sur ce qui est à venir, parce que l’on est pleinement là, dans l’instant présent. Pour ma part, c’est vraiment à travers l’art de l’attention que j’ai été capable d’apaiser la grande majorité de mes angoisses existentielles. Et quand elles sont remontées en début de pandémie, c’est là que je me suis dit que je devais y retourner, que je devais continuer à les approfondir.
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Pour être attentive à ce qui t’entoure et rester sur la bonne voie, tu exerces la méditation de pleine conscience. En quoi ça consiste?
Je ne l’appelle pas nécessairement la méditation de pleine conscience… J’utilise ces mots-là dans le livre, parce que c’est comme ça que les gens la connaissent. Mais, en Amérique du Nord, la grande majorité des professeurs enseigne la première partie de la méditation, qui est celle de la concentration; la concentration sur le souffle, sur une voix extérieure, sur le silence, sur ceci et cela. Et on a mis de côté la deuxième partie, qui est, pour moi, la plus importante. Tu peux te concentrer une heure par jour, mais il t’en reste 23. Que vas-tu faire des 23 autres heures? C’est ça, l’art de l’attention. C’est d’être capable de pratiquer ce que tu pratiques en méditation toutes les autres heures. Donc, la deuxième partie porte sur l’art de l’attention et porte sur une connaissance de soi. C’est ça, le but de la méditation. Le but de la méditation, ce n’est pas de s’efforcer à être zen pendant 20 minutes. C’est d’apprendre à se connaître pour être capable de se transformer au meilleur.
Oui, tu abordes beaucoup la méditation dans le livre!
Oui, parce que j’aimerais tellement ça la démystifier! Si tu savais combien de courriels je reçois de gens qui me disent qu’ils ne sont pas capables de méditer, que ça les angoisse, qu’ils ne sont pas capables d’arrêter de penser. Il y a tellement de mythes autour de la méditation! Ce sont comme des injonctions, que tu doives t’asseoir en lotus, que tu doives avoir de l’encens, que tu doives répéter des mantras, que tu doives te concentrer sur ton souffle et que tu ne doives pas penser. Tous ces mythes-là font que, petit à petit, les gens se découragent… parce que ce sont des mythes! Et pourtant, il y a une partie de nous qui peut respirer et être capable de méditer. Donc, quand tu laisses tomber ces injonctions, tu réalises que… «WOW»! J’en parle dans le livre pour que les gens puissent devenir un peu plus curieux et qu’ils trouvent leur façon de méditer, surtout lorsque notre santé mentale est précaire dans des moments comme ces derniers temps.
Comment fait-on pour ne pas se faire envahir par le stress et cultiver notre paix intérieure, alors que l’on est toujours interpellés par les diverses technologies (courriels, textos, télévision, etc.) à tout moment de la journée et de la nuit?
Je ne sais pas si tu l’as vu, mais il y a un chapitre sur le désir, où justement, je suis devant mon ordinateur à écrire, et il y a une notification qui rentre. Là, je vois le tiraillement en moi… Parce que ce que l’on a de plus précieux et ce que les Google, Facebook, Instagram et Tik Tok de ce monde veulent, c’est notre attention. Si j’ai ton attention, je peux la revendre à quelqu’un d’autre. Il n’y a rien de plus riche et de plus précieux, présentement. Alors, comment devenir maître de notre attention? C’est justement de réaliser que l’on vit en hyper concentration. Ça, c’est une faculté de notre cerveau qui est fantastique, qui nous permet de nous concentrer sur ce que l’on fait. Mais, tu ne peux pas vivre toute la journée en hyper concentration. Parce qu’après 90 minutes, ton cerveau, déjà, la concentration commence à décliner. Alors, quand on passe en mode attention, on est beaucoup moins susceptibles à des désirs qui sont superficiels, on est beaucoup moins susceptibles à la distraction, à l’éparpillement. C’est pour cela que je trouvais que c’était important de savoir. Je donne aussi des exercices dans le livre. On est capables, aux 90 minutes, de se détacher un peu de notre ordinateur, d’aller près d’une fenêtre, de lever les yeux au ciel, de retrouver un sentiment d’espace, de prendre quelques grandes respirations, de faire une dizaine de pas dans le corridor. Juste ça, tu fais ça 4-5 fois par jour et tu deviens déjà beaucoup plus présent et conscient de ton attention.
Le monde actuel incite en permanence les gens à surconsommer, donc à n’être jamais contentés. Comment fait-on pour arriver à trouver le bonheur en cette période si trouble?
Ça, c’est un grand défi… Parce que, justement, notre attention est si dispersée! On est tellement sollicités que, quand tu es fatiguée, stressée ou angoissée, tu te sens un peu croche ou moche une journée, et c’est tellement facile d’aller sur un site et de remplir ton panier virtuel. Le buzz dure… 1h, si tu es vraiment chanceuse, peut-être 3 jours, que tu vas triper sur ton nouveau gadget! Mais après, tout remonte comme avant et c’est toujours à recommencer. C’est ça le casino des désirs! C’est ouvert 24h sur 24, 7 jours sur 7. C’est pour ça que je dis que l’on doit regarder ça sans jugement. Quand on juge, cette partie-là de nous prend de la force. Donc, ça ne donne rien. Il faut simplement réaliser ce que l’on fait… Juste de le nommer, c’est déjà un immense pas. Ça ne veut pas dire que tu n’achèteras pas en ligne, mais au moins, tu le fais en pleine conscience. Chaque chose que tu fais en pleine conscience, ça commence petit à petit… Tu vas être capable de prendre des décisions et de faire des choix qui sont beaucoup plus en lien avec ce que tu souhaites pour toi. C’est ça, vivre plus consciemment. Ça ne veut pas dire que tu deviens zen du jour au lendemain, mais ça veut dire que tu es plus consciente de tes réactions et de tes pensées. Quand tu vois ça, c’est la moitié de la bataille de gagnée.
L’un des plus grands défis de la vie est d’arriver à vivre dans le moment présent, tout en acceptant d’être humain, avec ses failles et ses faiblesses. Quelle est ta technique préférée pour te recentrer sur le présent?
Je n’ai jamais rencontré de grands professeurs qui ont affirmé que l’on pouvait être dans le moment présent 24h/24… Ce n’est pas possible. Il y a une partie de nous, qui est la mémoire, qui va retourner dans le passé. Il y a aussi une partie de nous qui a besoin de planifier et de prévoir, sinon tu ne te lèveras pas demain matin! Ces deux parties-là sont à honorer. Quelqu’un qui dit qu’il veut toujours toujours être dans le moment présent… Je m’excuse, mais ça ne sera pas possible! Si jamais tu y arrives, ça se peut que ta vie soit le bordel (rires). Il y a des choses à prévoir et à planifier, et il y a des choses que l’on doit aussi se remémorer, parce que ça nous fait du bien ou c’est important. Mais, la majeure partie du temps, quand l’on fait quelque chose, on peut être là, dans le présent. Je commence simple dans le livre, hein! On se lave les mains… Quand on se lave les mains, au lieu de penser à ce qui s’est passé avant ou ce qui est à venir, tu prends 20 secondes et tu fais juste te laver les mains; sentir l’eau, écouter le son de l’eau, sentir le sol, sentir le parfum du savon, le mouvement de tes mains, etc. C’est niaiseux, mais si tu te laves les mains 10 fois dans la journée, tu as déjà quelques minutes de pleine conscience. Quand tu manges, si tu fais juste manger, ça s’ajoute aussi… Quand tu prends ta douche aussi, sans être dans ta tête; en étant dans la sensation de l’eau qui coule et du savon sur tes cheveux. C’est simplement une question de se donner des petits points de repère chaque jour et de les accumuler. Et petit à petit, tu deviens plus consciente.
Que souhaites-tu aux lectrices qui vont lire ton nouveau livre?
J’ai mis tout mon cœur et mon énergie dans ce livre-là, parce que j’espère que ça va être un bon compagnon de route vers la transformation, vers le changement, mais aussi un rappel qu’elles ont déjà tout en elles. Elles sont déjà plus résilientes qu’elles ne le pensent, elles savent s’adapter beaucoup plus qu’elles ne le croient. Donc, j’aimerais qu’elles puissent, à travers ce livre, retrouver cet élan d’accueillir le changement et de ne pas résister, car ça ne donne rien. C’est de savoir que tout passe et que ça va être correct éventuellement. Ce ne sera pas pareil comme avant, mais ce sera autre chose!
Qu’est-ce qui s’en vient pour toi?
Avant la pandémie, j’avais déjà un projet de balado. Ça m’apporte énormément de joie! Il y a quelques épisodes déjà disponibles et les commentaires m’encouragent énormément à continuer. Je veux donc offrir une partie de mon travail gratuitement, sous forme de balado. C’est court et il y a Hélène qui met de la musique là-dessus, et on ajoute des méditations. Je propose simplement un coffre d’outils aux gens. Pour l’instant, je n’ai rien d’autre de prévu au calendrier… Beaucoup de projets ont été reportés ou annulés, comme pour la plupart des gens. Présentement, je me concentre donc sur le livre, duquel je suis très fière, et la série balado.
Tout passe – Comment vivre les changements avec sérénité qui paraît chez Édito, est disponible en ligne (26,95$) et en magasin!
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