Actrice, chanteuse et maintenant… auteure! Si écrire un livre ne faisait pourtant pas partie des plans de vie de Debbie Lynch-White, la populaire comédienne peut maintenant cocher l’exercice de sa bucket list de choses à accomplir avant de mourir!
Mercredi soir, famille, amis et proches de Debbie se sont donné rendez-vous au Café Eugène à Montréal pour le lancement de son tout premier livre! Dans Faut que je te parle, Debbie partage avec beaucoup d’humilité ses réflexions sur la vie et s’exprime entre autres sur son corps de Viking, sur l’amitié et l’amour, sur le fait d’être la dernière d’une lignée, sur sa «madamisation» et sa «matantisation», tout comme sa relation avec l’argent et la popularité. Elle rend aussi hommage à sa femme Marina, tout comme à son grand-père, son papa, Janette Bertrand, et interpelle même Mark Zuckerberg (oui, oui, le gars de Facebook!)
Sur place, Guylaine Tremblay et Marie-Chantal Perron, les complices d’Unité 9 de Debbie, étaient des célébrations pour fêter la sortie du premier livre de la belle, tout comme Catherine Trudeau, Janette Bertrand et Pierre Karl Péladeau!
Debbie, tu te confies à coeur ouvert dans Faut que je te parle!
C’est en parlant de mon expérience, mes anecdotes ou angoisses que je me dis que je peux, à quelque part, rejoindre bien d’autres gens! Bien sûr, je sais me garder un petit jardin secret, même si c’est vrai que je vais dans des zones un peu plus intimes dans ce premier livre… On dirait que l’exercice en tant que tel de m’asseoir et d’écrire, ça amène à une certaine intimité! Tu es quand même toute seule avec toi-même devant ton ordinateur et ça te met dans un mood qui amène à la confidence.
D’où t’est venu l’idée d’écrire ce livre, qui n’est pas une biographie?
(Rires) Je ne voulais pas écrire une biographie, je suis bien trop jeune! Ce sont les Éditions Libre Expression qui m’ont approchée, en me disant qu’ils aimaient comment je m’exprimais en entrevue, tout comme mes opinions, en me demandant si j’écrivais. Je leur ai répondu que j’écrivais pour mon simple plaisir, que j’avais toujours eu des journaux intimes depuis que je suis au primaire et que j’avais aussi écrit de courtes pièces de théâtre. Jamais je n’avais pensé ou même eu le projet dans ma vie d’écrire un livre! Quand je les ai rencontrés, on était tous sur la même longueur d’onde et je me suis dit: «Il faut que je le fasse, parce que si je ne le fais pas par peur, je vais le regretter toute ma vie!» Je savais que c’était le genre de projet duquel je ne pouvais pas passer à côté! Je me suis alors sortie de ma zone de confort et je me suis lancée tête première et… here we are, aujourd’hui, au lancement!
Faut que je te parle, c’est un carnet personnel où je raconte des anecdotes, je témoigne de réflexions que j’ai sur la vie, d’angoisses, de belles choses que j’ai envie de dire, et c’était toujours dans une volonté qu’on réfléchisse ensemble. Au fur et à mesure que j’écrivais, je n’arrêtais pas de dire à mon éditrice que j’avais l’impression que je faisais la jasette avec les gens! J’avais envie que ça soit simple et de mettre sur papier là où j’en suis rendue dans ma tête… D’essayer de faire un tableau aussi peut-être, sans prétention, sociologique de ma vision de la vie en 2018: c’est quoi avoir 32 ans en 2018, t’sais quand tu es Viking!
Tu nous parles justement de ton physique de Viking qui te rend unique et rare. Je te cite: «Le jour ou j’ai décidé d’arrêter de vivre pour le regard des autres, je me suis sentie plus heureuse, plus forte et plus femme.»
Oui, vraiment! Je ne dirais pas que j’ai eu une épiphanie, mais j’ai juste réalisé que la vie passait non seulement vite, mais qu’elle était courte… alors ça me sert à quoi de vivre pour le regard des autres? Absolument rien! Ceux qui passent leur temps à ressasser du négatif, eh bien tant pis pour eux. Moi, je n’ai pas le goût d’aller là, parce que ça ne mène à rien! J’ai choisi de semer du beau et du bon malgré les embûches, les commentaires de marde que je peux recevoir ou les jugements sur mon physique. Il y aura toujours quelqu’un pour nous juger, peu importe la raison, ou pour passer des commentaires méchants! La différence, c’est que maintenant, ça me passe un peu au-dessus de la tête… je choisis de me concentrer sur le beau et de le propager!
«On me parle souvent de courage et ça me dépasse chaque fois. Je suis courageuse? Courageuse de faire quoi? De vivre ma vie normalement? D’être capable de sortir de chez moi et d’avoir du fun malgré le fait que je suis grosse? C’est vraiment ça qu’on considère comme du courage, de nos jours?»
C’est absurde, parce que c’est ma normalité! Alors sortir dans la rue et juste vivre ma vie, ce n’est pas du courage. Du courage, comme je le dis, c’est de sauver un enfant d’un tsunami, c’est d’accomplir quelque chose qui te terrifie… c’est bien plus grand que moi qui sors de chez moi et qui vis ma vie! C’est comme les gens qui me disent «t’es belle pour une costaude»: pourquoi je ne peux juste pas être une belle femme? C’est l’équivalent de dire «il est beau pour un Noir», tu ne dirais jamais ça, parce que ça ne se dit pas! On est toutes des femmes, on est toutes belles, on a toutes une vie sexuelle, on vit toutes de grands amours comme de grands drames… Pourquoi nous placer dans deux catégories: la catégorie femme et la catégorie grosse? Ça ne fonctionne pas comme ça!
Avoir des enfants ou non?
Tu avoues ne pas savoir encore si tu souhaites avoir des enfants. Depuis toujours, il est difficile pour une femme d’admettre qu’elle ne veut pas d’enfants – c’est un choix encore tabou et la pression sociale est immense – tu as d’ailleurs dressé une liste de pours et de contres pour t’aider à y voir plus clair!
Oui! Et cet exercice-là, je l’ai fait pour vrai, ce n’est pas stagé. J’ai vraiment tapé sur Google «raisons d’en avoir» et «raisons de ne pas en avoir». J’en ai pris 16 de chaque et j’ai répondu la première chose qui m’est venue en tête. Je voulais me tester, voir si ça pouvait éclaircir ma réflexion… et ça l’a un peu éclaircie. Je pense que quand on lit le livre, on comprend que ça penche plus d’un côté que de l’autre! Mais encore une fois, c’est un sujet dont on pourra se reparler dans dix ans et peut-être que je vais être rendue ailleurs… on ne sait pas!
Une femme qui dit qu’elle ne veut pas avoir d’enfants, ce «n’est pas naturel», c’est mal vu dans la société… C’est comme si c’était automatique que toutes les femmes fassent des enfants, et je pense qu’il y a beaucoup de femmes qui ont travaillé très fort dans les générations passées pour qu’on puisse jouir d’une liberté à ce niveau-là. De décider ou non si on en veut… On ne fait plus 12 enfants en étant femmes au foyer… Ce n’est plus ça, la réalité… On est chanceuses je trouve, on est vraiment chanceuses.
La femme de sa vie, son évidence
Tu dédies le chapitre «Mon évidence» à ta femme Marina Gallant, le plus beau cadeau qui te soit arrivé. Même si elle n’aime pas les promesses, tu lui en fais tout de même une: celle que tu seras toujours là pour elle!
C’est ça qu’on s’est promis en se mariant… C’est ça que je trouve beau dans le mariage, de nos jours, dans une société où c’est très à la mode de jeter les relations au premier problème, de se choisir et de dire «contre vents et marées, on va rester ensemble, on va traverser toute la vie à deux, on va faire tout ce chemin-là toi et moi». Je trouve ça beau! On est partners, on se choisit, on s’aime profondément.
Qu’est-ce que Marina a pensé de ton livre?
Elle a beaucoup aimé. Elle l’a lu la semaine passée quand on a eu la copie papier! Avant, elle avait juste lu son chapitre… et elle avait pleuré. Mais elle a beaucoup aimé, elle a beaucoup ri, elle a été très émue par moments… Elle était bien contente du résultat.
Est-ce qu’elle redoutait de le lire?
Non, mais je pense que moi je le redoutais plus (rires)! Je me disais: «Est-ce qu’il y a des choses qu’elle va apprendre sur moi?» À la fin de sa lecture, je lui ai dit: «Alors, on se connaît mieux maintenant?» Et elle m’a répondu en riant: «Ben non, je savais déjà tout ça!»
Vous venez de vous acheter une maison Marina et toi et on apprend dans le livre que tu es nulle en réparations!
C’est l’horreur! Non seulement je ne suis pas douée, mais je n’aime pas ça. Moi, j’aime la déco. Moi, j’ai les idées, tu comprends! J’ai les bonnes idées, mais je ne les mets pas à l’oeuvre… à part pour décorer! Peinturer, je suis bien bonne… mais… jardiner, j’haïs ça… Ça ne me rend pas zen, ça m’agresse… On se complète bien là-dessus Marina et moi, disons!
Tu rends hommage à ton père, qui est décédé de la sclérose en plaques, dans le livre et tu nous confies du même coup que tu as renoué récemment avec ton grand-père. Veux-tu m’en parler?
Mon père, c’était vraiment mon héros… Et tout a basculé quand j’ai eu 14 ans. Là, je suis devenue tout d’un coup son parent, je devais l’aider à tout faire, je prenais soin de lui parce que la maladie l’a fait dépérir rapidement… Ce qui n’est pas normal pour un enfant d’habitude, d’être le parent de son parent. En même temps, ça a forgé la personne que je suis devenue aujourd’hui!
Après que mon père soit décédé, ça m’a pris des années avant de vouloir revoir mon grand-père… parce que je n’étais pas prête à faire face à tous ces souvenirs-là. Et aussi parce qu’il lui ressemble, il a les mêmes yeux… Je n’étais pas capable de refaire face à ça, on dirait. À un moment donné, grâce à Marina, je l’ai retrouvé et ça a été la meilleure décision de ma vie. Aujourd’hui, je suis super proche de mon grand-père! La famille, c’est la famille. Ça reste… Malgré les chicanes, malgré tout ce qui peut se dire parfois, ça reste que c’est notre sang. Il y a quelque chose là-dedans qui vient nous prendre aux tripes! Alors je suis vraiment contente d’avoir renoué avec lui. En plus, on est les derniers White de la lignée: c’est lui qui m’a dit «on est les survivants» et ça m’a frappée! Quand il va partir, je vais être la fière défenderesse des White, de notre lignée. Mais bon, je trouve ça beau qu’il finisse sa vie et qu’on soit ensemble, réunis… qu’il ne parte pas sur une mauvaise note!
Tu es tannée d’être bonasse, de dire toujours oui à tout le monde et que les gens profitent de toi. Dans le fond, ta résolution 2019 est d’apprendre à dire plus souvent non?
C’est ma résolution à vie je pense (rires)! Chaque année, c’est ma résolution. Mais oui… je travaille fort là-dessus! En même temps, je ne peux pas changer ma nature, tu comprends! Mais apprendre à dire non, c’est quelque chose qui est en processus… et ce n’est tellement pas facile pour la bonasse que je suis!
Qu’est-ce qui s’en vient pour toi?
On peut me voir présentement dans la série Le jeu, avec Laurence Leboeuf. Je vais jouer aussi dans Une autre histoire, la nouvelle dramatique qui va commencer à Radio-Canada en janvier prochain. Puis je serai de la pièce Platonov amour haine et angles morts (d’après Anton Tchekhov) au Théâtre Prospero en novembre-décembre prochains!
Faut que je te parle est disponible dès maintenant sur le web (24,95$) et en librairie!
Psssst! Mitsou et Jean-Philippe ont pu s’entretenir avec Debbie pour la sortie de son livre. Voyez le tout juste ici: