Le samedi 3 octobre dernier, notre belle Kaia a épousé Parham Assadi, l’un des plus gentils et brillants hommes que je connaisse. Mon mari, très ému, a donné la main de sa grande fille (si on peut encore dire ça!) devant… personne! Personne en chair et en os, mais grâce à la technologie, il y avait une foule tout en coeur!
Vous l’aurez compris, cette cérémonie a changé de scénario des dizaines de fois, mais ce qui n’a pas changé, c’est que ces deux amoureux voulaient se marier cette année. Déjà, la demande en fiançailles avait été prise d’assaut et retardée par la pandémie. Devant se produire lors d’un voyage d’amoureux en Europe en février, la mystérieuse se fit attendre jusqu’à un beau matin de juin près d’un lac de Tremblant devant comme seul témoin un jardinier ému. Nous savions déjà que le couple voulait célébrer son union de la façon la plus simple possible. Le mariage devait être à l’image de ma belle-fille Kaia qui, contrairement à son flamboyant père et sa non moins flamboyante belle-maman (ça, c’est moi) n’a jamais cherché l’attention ni la reconnaissance, si ce n’est que par ses brillantes études en psychologie et par l’amour et le dévouement qu’elle porte aux siens.
Un mariage pendant la COVID? Un peu fou, non? Peut-être. Mais pas impossible si on suit les consignes du gouvernement. Iohann suggérait que Kaia et Parham attendent l’année prochaine, question de créer un moment vraiment magique dont ils se souviendraient avec bonheur et émotion pour le reste de leurs vies (rappelez-vous que c’est Iohann qui a imaginé notre mariage surprise ), mais tout ce que les tourtereaux désiraient réellement était de célébrer leur amour et de se lier l’un à l’autre officiellement avant d’acheter une première maison ou de fonder une famille. Le party, lui, viendrait plus tard. Sauf que les consignes ont changé une couple de fois! OK, on fait ça dehors dans la cour à 10 personnes? Un peu triste, non? Hôtel de ville cette année, célébration en 2021? Fugue amoureuse et mariage secret? Ils optèrent pour la location d’une terrasse extérieure d’un resto pour un brunch avec 20 personnes, distancés et assis à des tables ‘bulles familiales’ de moins de 6 personnes, conformément aux règles de l’époque. Mais trois jours avant la célébration, les règles ont changé encore une fois. Devaient-ils tout annuler? Après quelques heures de tergiversation, ils décidèrent de revoir (encore!) le plan et d’aller de l’avant. Puisque l’adresse inscrite sur la demande légale de mariage ne pouvait être changée en si peu de temps, il fallait trouver une solution.
Le matin du samedi 3 octobre à 8h30, mon chum a eu le privilège d’emmener sa fille vers l’homme de sa vie qui l’attendait sur la terrasse du restaurant joliment décoré, mais totalement vide, alors que mes filles et moi sommes restées dans la voiture avec nos belles robes et un masque assorti.
Nous avons assisté à un vrai mariage virtuel (merci Zoom!) célébré par une notaire masquée qui les a unis en toute légitimité et sécurité.
Les deux témoins, ma sœur Abeille et son mari Na’eem étaient à plusieurs mètres de distance, bien fiers de les avoir présentés l’un à l’autre il y a quelques années. Après la courte célébration du mariage, le couple a profité du matin dans un centre-ville vide pour faire de jolies photos près du Musée des Beaux-Arts.
Ils sont par la suite partis en limousine pendant les heures suivantes pour rencontrer les grand-mamans et membres de la famille qui avaient assisté à la cérémonie virtuelle pour leur offrir à deux mètres de distance, un mini gâteau de mariage emballé individuellement et une copie d’une lettre de gratitude.
Sur le gâteau, les statuettes du couple et de leurs chiens, Paulette la Sproker et Kami le Shiba Inu
La cérémonie qui se voulait simple, ne fut pas sans émotion. Au contraire, le fait d’avoir un beau moment de qualité avec chaque personne a rendu l’expérience magique. Presque aussi magique qu’un mariage conventionnel? Aux dires de Kaia, il le fut tout autant. Celle qui voulait se reprendre en 2021 n’en ressent plus le besoin, car elle sait aujourd’hui que c’est exactement ce moment qu’elle veut raconter à ses futurs enfants. Parham et Kaia leur raconteront qu’ils s’aimaient et désiraient s’unir à un point tel qu’ils ont transformé un moment qui aurait pu être tristounet en moment divin.
Comme ces amoureux, ne laissons pas la COVID avoir le meilleur de nous et pensons à tous les moyens possibles de vivre nos célébrations, même celles du temps des fêtes à venir, de la meilleure manière qui soit dans les circonstances. On ne peut pas réinventer l’amour, mais tout ce qui le souligne, certainement. C’est tout cela que l’on racontera à nos enfants et petits enfants dans quelques années…