Je prône l’amour de soi, j’enseigne comment se déposer, s’écouter, se choisir, se faire plaisir. J’ai beau être dans le domaine du mieux-être et de la spiritualité, je suis parfois cordonnier bien mal chaussé et j’ai besoin d’un petit ou grand détour pour me replacer.
Pendant un temps, je suis carrément retombée dans mon vieux pattern : performer. Je me suis mise à gérer ma vie comme on gère une prod télé, comme l’ex-productrice que j’ai été.
Je me suis garrochée corps et âme dans de fausses bonnes idées, j’ai tenté de suivre des méthodes éprouvées. Ma liste de tâches s’allongeait chaque jour. J’étais surmenée, complètement brûlée. En voulant suivre les tendances, j’ai essayé de faire entrer un rond dans un carré. Je me suis mise à exécuter, comme une machine. Robotisée.
Je me suis complètement oubliée. Je m’en allais dans la direction opposée. J’en suis venue à me demander si je devais tout abandonner. À vrai dire, je me suis écartée de MA route.
Soyons honnêtes, il nous arrive tous de nous perdre de temps en temps et de s’éloigner de ce que nous voulons vraiment. Souvent inconsciemment, parfois en le sachant.
Nous sommes bombardés d’information et des milliers de raisons peuvent faire en sorte que nous dévions de notre chemin et que nous n’écoutons pas ce qui NOUS interpelle. Ainsi, nous laissons place à ce qui est dit, ce qui vu, ce qui est supposément bon pour nous. Parfois, en pensant bien faire, on passe à côté de ce qui nous fait vraiment vibrer.
Pendant un temps, je ne me suis pas écoutée. Malgré les signes qui m’étaient envoyés, j’ai mis de côté mon instinct, mon GPS intérieur. J’étais à côté de mes bottines, j’étais dans le « il faut que… ».
Il faut que je sois plus présente sur les réseaux sociaux, il faut que je développe un autre produit, il faut que je crée un nouveau service, il faut que j’écrive un texte. Il faut, il faut, il faut…
Je suis de nature curieuse, enjouée et motivée. J’ai normalement la tête pleine d’idées, je suis une multidisciplinaire assumée. Mais à trop forcer, à suivre un chemin qui n’était pas le mien, je n’avais plus d’idées, plus une once de créativité. Page blanche, trou noir.
Je n’avais plus le choix. Je devais m’arrêter, couper les moteurs, me stationner!
Inhabituel dans notre monde d’aujourd’hui, et inhabituel dans ma vie. Difficile d’arrêter et de laisser vivre le vide sans vouloir le combler. De prendre la décision de ne prendre aucune décision. Contempler. Laisser aller.
Je devais me déconnecter et ne rien faire d’important. Déconnecter sans introspection, sans méditation, sans remises en question. Respecter ce besoin de laisser vivre ce qui vient. Accueillir et accepter tout simplement ce qui est. Laisser véritablement la poussière retomber.
Parfois, c’est tout simplement ce qui est « demandé ».
Déconnecter pour se redécouvrir et se reconstruire…sans forcer.
S’écouter un jour à la fois, suivre son baromètre intérieur, diminuer la liste de choses à faire, alléger l’agenda, faire de l’air autour de soi.
J’ai limité mes activités pour dérouiller ce qui était coincé, ce qui était forcé. Pour un temps j’ai dû décrocher, sortir de ma routine imposée pour me permettre de respirer.
J’ai carrément mis de côté l’introspection, je me suis laissé porter par l’intuition.
Le chemin vers soi nous amène souvent à faire des petits ou grands détours…
Et c’est quand on arrive à profiter du paysage et à s’émerveiller de ce qui est là, devant nous, que le détour prend tout son sens. On peut finalement rentrer à la maison, reprendre la bonne direction.
Depuis ce détour mon GPS est bien ajusté sur ce qui me fait vibrer : liberté, plaisir et spontanéité.
C’est avec ces mots que je vais continuer d’avancer. Ce sont eux qui vont me guider.
EXIT le vieux pattern de performer.
Parfois quand nous sommes débordées, dépassées… Il n’y a rien de mieux que de simplement se changer les idées. Profiter, décrocher, se retrouver, revenir à ce qui nous fait vibrer.