J’ai eu bien des passes backstage dans ma vie, mais j’ai rarement été aussi intimidée par un rendez-vous que celui que j’avais avec la mort dans les couloirs de la morgue de Montréal. Si Léa et moi abordons toujours deux facettes d’un sujet, cette semaine nous allons carrément aux antipodes, car je vais là où la vie n’est plus et que Léa va là où elle nait.
Lisa-Marie, thanatologue
Je suis allée à la rencontre de Lisa-Marie qui travaille avec les morts, deux fois plutôt qu’une puisqu’elle travaille comme préposée au coroner à la morgue et également comme thanatologue ambulante. À la morgue, elle en voit de toutes les couleurs (littéralement!) puisqu’elle côtoie des corps qui n’ont pas connu une mort naturelle. On parle ici d’accidentés, de suicidés et de morts non élucidées. Dans les salons funéraires, elle prépare les défunts pour leur dernière réunion de famille comme elle le dit. À côtoyer la mort au quotidien, Lisa-Marie l’a apprivoisée et elle ne la craint plus.
De mon côté, j’avoue avoir vécu plusieurs moments d’inconfort durant ce tournage notamment lorsque nous sommes entrées dans l’un des frigos de la morgue où j’ai pu sentir la mort. J’étais aussi nerveuse lorsque je suis arrivée dans la pièce d’un salon funéraire où elle s’apprêtait à faire un embaumement. Si je n’ai pas vu le corps, il était là, sous le drap blanc, attendant que l’on éteigne les caméras. Nous ne pouvions filmer le processus pour préserver la dignité du défunt. Cela, ça m’a rassurée en fait voir que l’on traite les corps avec autant de respect… même lorsque la vie les a quittés.
Karine, sage-femme
Léa de son côté est allée à la rencontre de la vie, dans une maison de naissance de l’Estrie où elle a fait la rencontre de Karine, une sage-femme extraordinaire. Ensemble, elles ont assisté à un accouchement et discuté de la vision moins médicalisée (mais très professionnelle) qu’ont les sages-femmes de la naissance. Elles ont aussi fait un bricolage assez particulier, mais symbolique.