Êtes-vous parfois mélangés entre les différentes étiquettes qui servent à décrire les catégories de parents ou les types de générations? Hé bien, en voici deux nouveaux à découvrir!
La génération « snowflakes » ou flocons de neige
Si une personne de votre entourage vous indique que vous faites partie de la génération « snowflakes »… ce n’est peut-être pas un compliment! Il faut savoir que le terme «flocon de neige» a historiquement été utilisé pour décrire les personnes s’opposant à l’esclavage, celles ayant un fort sentiment d’être uniques ou encore celles qui ont l’impression que tout leur est dû. Maintenant, cette appellation désigne aussi les jeunes adultes des années 2010 et plus qui semblent plus sensibles et susceptibles que les générations précédentes. Comme des flocons de neige, ces jeunes sont délicats et se fragilisent dès qu’ils vivent de l’inconfort, de la frustration ou de la déception. Au final, ils réagissent émotionnellement très fort au moindre mécontentement, s’opposent et manifestent leur frustration. Ils sont donc perçus comme étant moins résilients ou moins capables de s’adapter aux aléas de la vie. Pensez par exemple à un étudiant qui serait insatisfait des commentaires sur son travail, car il n’accepte pas la critique, même constructive. On peut également penser à un employé qui réagirait mal au fait que ses idées ne soient pas retenues lors de brainstorms.
Mais, mais, mais, pas si vite! Depuis que le monde est monde, les générations précédentes ont toujours l’impression que celles qui les suivent sont fainéantes, trop réactives et pourries gâtées. Toutefois, après un petit tour sur les médias sociaux ou encore dans certains soupers de famille, on peut se demander si lorsqu’il est question de sensibilité, cela ne semble pas davantage une question de personnalité que de génération. Nous n’avons qu’à penser à tous les commentaires méchants et à l’attitude frustrée de certains internautes suite à la tenue vestimentaire de Safia Nolin l’an dernier Réagir si fortement pour des morceaux de tissus portés par une autre personne que soi… c’est une preuve qu’il n’en faut pas beaucoup pour se sentir déstabilisé non? Bon nombre de ces commentaires mesquins et intenses provenaient de personnes ayant dépassé l’âge d’être de jeunes adultes. Même chose lorsqu’il est question de changements divers dans notre société (décisions politiques, changements sociaux, mesures environnementales, etc.). Alors qui sont vraiment les flocons de neige? À méditer!
Les parents chasse-neige
L’autre terme qui semble gagner en popularité est celui des parents chasse-neige. Ce sont les parents qui, tel un chasse-neige, s’assurent à tout prix que leur enfant ne soit pas en contact avec le danger ou une obstruction. Ils essaient donc de pallier à tout… même qu’on pourrait dire « sur » pallier à tout. Même si ce désir de protection vient d’une bonne intention, cette attitude empêche l’enfant d’expérimenter, de faire des essais-erreurs et donc au final, de développer son sentiment d’efficacité pour affronter d’autres défis par la suite. Au contraire, le parent et l’enfant entretiennent plutôt un cycle de dépendance qui risque d’être moins utile à court et long terme pour s’ajuster aux éventualités de la vie.
Certains parents oublient qu’en plus de protéger leur enfant, ils doivent surtout le guider et l’accompagner dans toutes les étapes de leur vie. Cela veut dire que le parent doit effectivement permettre à son enfant de vivre des fiertés, des joies et des moments remplis de douceur et d’amour. Toutefois, il est tout aussi important que le parent aide son enfant dans les moments de déception, de frustration et d’échecs. Au final, ce sont des occasions importantes d’apprentissage pour l’enfant et celui-ci pourra également intégrer qu’il peut se relever d’épisodes plus difficiles. La tâche du parent est de naviguer auprès de son enfant à travers tous ces moments, les hauts comme les bas, et non d’empêcher, de palier ou d’essayer de vivre ces étapes plus négatives pour l’enfant.
En clinique, j’ai été amenée à plusieurs reprises à travailler avec ce type de parent. Certains parents deviennent chasse-neige en raison d’une personnalité déjà anxieuse ou encore parce qu’ils ont intégré une attitude axée sur la performance. Dans ce dernier cas, ils justifient leurs actions en se disant : «Pourquoi faire vivre un échec à mon enfant, s’il peut plutôt vivre un succès dont il sera fier». Pourtant, un enfant peut être tout aussi fier et même plus, d’observer son progrès à la suite d’une difficulté! D’autres parents peuvent également adopter cette attitude pour des raisons plus personnelles (sentiment de culpabilité, transition difficile dans la parentalité, etc.). Ainsi, si vous êtes un parent chasse-neige, la première étape est de définir le pourquoi! Peut-être que le contexte dans lequel vous gravitez qui nécessite aussi un changement.