À moins d’avoir vécu sous une roche dans les dernières 24 heures, vous avez probablement constaté comment la crise associée au coronavirus a pris de l’ampleur partout dans les médias. La femme du premier ministre canadien est en quarantaine, les mondes sportif et culturel annulent à coup de pelletées les nombreux évènements à venir et le premier ministre québécois a utilisé le mot « urgence » en conférence de presse. Comme parent, en plus d’être pris au dépourvu par les fermetures d’écoles et de milieux de travail annoncées, vous serez confrontés à beaucoup de questions de vos enfants… faisant même place pour certains à des symptômes anxieux. Voici un petit guide rapide pour vous aider à aborder le sujet avec vos enfants.
La vérité, une alliée
Vos enfants auront peut-être une tonne de questions et il est important d’y répondre. Ne pas leur offrir de réponses face à un évènement exceptionnel qui peut leur sembler tragique peut faire place à beaucoup d’insécurité chez certains. Cela dit, il est important de communiquer avec vos enfants selon leur âge. Respectez leur rythme. Donner trop d’information à votre enfant peut avoir pour effet de l’angoisser.
Ainsi, vous pouvez demander à votre enfant certaines questions pour savoir ce qu’il comprend (ex. : Selon toi pourquoi l’école est fermée aujourd’hui? Est-ce que tu as entendu parler du coronavirus?) Si votre enfant en bas âge vous parle de licornes et de superhéros… cela démontre peut-être qu’il n’en a pas beaucoup entendu parlé et surtout que ça ne l’inquiète pas vraiment. N’insistez pas pour donner trop de détails. Un simple « Maintenant on se lave les mains, pour avoir les mains bien propres pour ne pas être malade. » devrait être suffisant.
Par contre, si votre enfant vous raconte qu’il a entendu que les gens qui l’attrapent en meurent alors il pourrait être nécessaire de donner la juste information sur la situation; soit que la majorité des gens ont un bon système immunitaire (ou pourquoi pas des soldats pour les plus jeunes!) pour combattre le virus et que des mesures d’hygiène représentent une solution efficace. Bref, ici, l’objectif est non seulement de confirmer à l’enfant qu’une solution existe, mais surtout que les mesures actuelles sont préventives pour assurer le bien-être de tout le monde.
Bien s’informer
Le point précédent implique que chaque parent se doit de faire une lecture fiable et valide de l’information sur le coronavirus. Ciblez les sources officielles (ex : gouvernementales), les médias reconnus pour leur qualité ou les experts spécialisés dans le domaine qui s’expriment sur les médias sociaux. Renseignez-vous d’ailleurs sur les mesures d’hygiène pour pouvoir les enseigner à vos enfants (ex. : lavage de mains, tousser dans son coude, etc.).
Vous êtes le meilleur modèle
Au-delà de ce que vous direz, votre enfant a la capacité de capter ce que vous ressentez. Vos enfants se réfèreront à vous pour savoir s’ils doivent avoir peur ou non. Ainsi, si vous parlez continuellement du coronavirus à la maison (même si ce n’est pas directement à vos enfants) ou si vous semblez nerveux, votre enfant pourrait conclure que quelque chose ne va pas. Ainsi, si votre anxiété est activée, tentez de limiter vos propos en présence de votre enfant. Le mot d’ordre est « calme ». Montrez votre calme. Gardez vos inquiétudes pour une discussion avec un autre adulte.
Vous pouvez tout de même normaliser votre stress pour que votre enfant puisse comprendre votre état et se permette de vous parler de son stress aussi s’il en vit. Ainsi une phrase telle que «Oui ça me stress un peu tout ça, mais comme on sait comment faire attention à la maison et que tout le monde travaille fort pour empêcher que les gens tombent malades, ça me rassure! Et toi?» permet de normaliser et d’ouvrir le dialogue. Ici, l’objectif ici est de confirmer à votre enfant que la situation est bien prise en charge par les adultes.
Limitez les sources d’informations inutiles
Laisser votre télévision ouverte en continue actuellement n’est peut-être pas la meilleure des idées. Encore une fois, l’information qui est entendue par votre enfant peut être interprétée de façon erronée. S’il est vrai que la situation actuelle est exceptionnelle, avoir un climat familial relativement semblable à ce qu’il vit d’habitude pourrait l’aider à ne pas trop angoisser. Garder la routine d’un enfant est une bonne façon de le sécuriser.
Lorsque ça se complique…
Vous connaissez le mieux votre enfant. La situation actuelle peut l’amener à être un peu plus agité, sensible ou même irritable. Toutefois, s’il semble particulièrement préoccupé et pose beaucoup, beaucoup, beaucoup de questions… ou au contraire s’il semble garder «tout en dedans», si son appétit change, si son sommeil semble perturbé, si son comportement est différent ou encore si vous sentez tout simplement que quelque chose ne va pas, tentez d’aider votre enfant à verbaliser ce qu’il ressent (paroles, dessins, peinture, musique, etc.). Gardez toutefois en tête qu’il est possible qu’un suivi psychologique sera nécessaire pour évaluer et aider votre enfant à s’outiller face à de possibles situations anxiogènes.
Plaisir!
Profitez des prochains jours pour faire le plein de câlins, de jeux ensemble, et d’activités sécuritaires et plaisantes. Maintenir un environnement agréable et faire le plein de chaleur familiale est aussi un excellent remède pour contrer l’inquiétude.