C’est le matin. Vous vous levez doucement en vous faisant la promesse de ne pas perdre patience après les enfants (bon au moins pas dans la première heure). Cela fait quelques jours que vous remarquez que votre ton monte facilement lorsque vous leurs parlez et inévitablement, vous ressentez de la culpabilité après coup. Bref, aujourd’hui, votre plus jeune se lève et ça ne commence pas bien. Il chigne à rien. Bon… il s’est réveillé de mauvaise humeur. Votre plus vieux, lui, ne veut absolument pas sortir du lit. Vous devez littéralement le lever physiquement pour qu’il s’active. Vous commencez à sentir à l’intérieur de vous que la situation vous agace, mais vous vous rappelez votre promesse. Une bonne respiration pour se calmer et on continue. Le temps file et pourtant, vos enfants ne collaborent absolument pas à la routine matinale. Cela fait 5-6-7 fois que vous leur demandez de venir mettre leurs bottes, mais même les murs entendent plus qu’eux votre voix. Ça y est, dans le temps de le dire, vous criez après eux: ÇA SUFFIT!!! Y’A BEN DES %@#@% DE LIMITES À M’IGNORER! JE VOUS DEMANDE DE METTRE VOS BOTTES, PAS DE MONTER SUR LA LUNE. AWEYE, VENEZ-METTRE VOS BOTTES, ÇA VA FAIRE LE NIAISAGE!
Vous reconnaissez-vous? Ce type d’explosion se produit dans de nombreuses maisons et cela vient très souvent miner l’humeur de toute la famille au quotidien. C’est souvent de la frustration, de la honte, de la colère et de la tristesse qui sont vécues par toute la famille après un épisode de perte de patience. Si cela vous arrive fréquemment, peut-être avez-vous besoin d’essayer la règle des 5 élastiques.
Ce petit truc, si simple mais ô combien efficace, vise à vous aider à prendre conscience de ce que vous faites. Le matin, avant de faire toute chose, mettez 5 élastiques autour de votre poignet. Ils seront vos rappels visuels de votre objectif. Ainsi, toutes les fois où vous vous entendez hausser le ton, prenez l’un des élastiques et placez-le sur votre autre poignet. À la fin de la soirée, vous pourrez ainsi prendre quelques minutes pour constater vos efforts. Combien de fois avez-vous crié après vos enfants aujourd’hui? Qu’est-ce qui vous a particulièrement agacé dans leur comportement et le vôtre? Ce temps de réflexion peut vous permettre de trouver vos propres outils pour prévenir, modifier ou mieux comprendre votre dynamique familiale et mieux réagir le lendemain. Au fil des jours, vous pourrez également constater si de moins en moins d’élastiques sont changés de poignet! Ce sera alors encourageant pour vous!
Le faire pour les enfants… mais aussi pour vous!
Vous réalisez probablement pourquoi vous souhaitez arrêter de crier après vos enfants. Vous pourriez par exemple vous dire que ce n’est pas l’image que vous voulez leur laisser de vous ou que vous aimeriez être davantage un modèle de contrôle. Peut-être est-il le temps aussi de réfléchir à ce que cela pourrait représenter pour vous! Les parents qui crient ne sont souvent pas de mauvais parents, mais bien des parents à bout de souffle. L’exercice des élastiques peut vous amener à réaliser que vous aussi, vous avez besoin d’aide. Peut-être êtes-vous épuisé par la routine familiale ou encore vous vivez une grande période de stress au travail. Ainsi, peut-être que cet exercice de prise de conscience vous amènera à voir que vos cris parlent davantage de vous que de vos enfants. En d’autres mots, peut-être que leur nature désinvolte et impulsive peuvent activer vos réactions, mais qu’en réalité vous réagissez à un élément plus profond et prenant. Ce simple constat peut être un fort levier pour modifier votre vie. Si c’est le cas, envisagez de d’intervenir directement sur le stresseur pour dégager vos enfants de ce poids qu’il vous fait vivre.
À vos élastiques!