Vous savez, ça prend parfois des années voire des décennies pour arriver à comprendre que nous faisons fausse route. Que ce que nous croyons dur comme fer n’est en fait qu’une pâle version d’une vérité beaucoup plus vaste et complexe.
J’ai passé une partie de ma vie à me convaincre que si j’arrivais à devenir visible aux yeux du monde, j’allais enfin pouvoir me sentir aimée et appréciée.
Exister à tout prix
Le moyen que j’avais trouvé pour y arriver était de devenir une chanteuse célèbre. C’était devenu mon but ultime; à la limite, une question de vie ou de mort.
Ainsi, pendant plusieurs années, j’ai consacré chacun de mes temps libres à me perfectionner et, surtout, à rêver du jour où, moi aussi, je pourrais avoir ma place parmi les stars.
Ce qui me motivait à ce moment-là, c’était de pouvoir enfin arriver à être visible, moi qui avais toujours été une enfant invisible. Je voulais à tout prix qu’on me voie, qu’on m’entende, qu’on m’admire… mais surtout qu’on m’aime.
Tout au long de ce parcours qui a duré plusieurs années, j’ai dû repousser mes limites, moi qui étais en quelque sorte encore et toujours cette enfant insécure et timide. De ce fait, c’était chaque fois comme sauter d’un avion sans parachute. Lorsque je montais sur une scène, je vivais l’horreur. Mais ce besoin incommensurable d’être vue et entendue me poussait à foncer, même si je n’étais pas outillée pour le faire.
Un sparadrap sur une blessure beaucoup plus importante
La dernière fois que je suis montée sur une scène, c’était pour le lancement de mon album. Il y avait la télé, la radio et des gérants connus du show business dont l’équipe de gérance de Bruno Pelletier. Tout était parfait et parfaitement orchestré par une seule et même personne: moi-même. Énormément de travail et de préparation pour une jeune femme qui n’avait pourtant aucune confiance en elle.
Ce fut la fin de mon rêve. Ce soir-là, l’élastique trop souvent tendu a pété. Je venais de repousser mes limites à un point tel qu’il n’y avait plus possibilité de revenir en arrière.
Dans les heures et les jours qui ont suivi, ce fut le début de la descente aux enfers. La musique qui avait été ma passion, mon alliée durant tellement d’années, m’est devenue hostile. Je me sentais trahie et déçue, mais au fond, elle n’y était pour rien. Cela devait arriver un jour ou l’autre.
En fait, j’ai réalisé beaucoup plus tard que j’avais tout faux depuis le début. Je m’étais accrochée à l’idée que je devais compter et dépendre de l’amour des autres pour exister. À la limite, ça aurait pu fonctionner pendant un certain temps, mais la structure instable sur laquelle je reposais ne pouvait que finir par s’affaisser.
Au fond, j’ai voulu fonctionner à l’envers. J’ai pensé que si on m’aimait, j’allais m’aimer davantage. Mais le fait est que je réalise maintenant que c’est en s’aimant davantage que nous arrivons à gagner l’amour des autres.
Néanmoins, je ne regrette pas l’époque où j’ai voulu devenir une chanteuse célèbre, car celle-ci m’a permis de voir qu’il y avait en moi des ressources insoupçonnées. De plus, cela m’a permis de constater que lorsque la motivation et la détermination sont réunies, il devient tout fait possible de surmonter nos plus grandes insécurités.
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