Tous les voyages laissent sur nous des impressions indélébiles. Ma première visite en Grèce avec ma maman à l’âge de deux ans m’a marquée pour la vie, car c’est là que j’ai eu ma première cicatrice, après être tombée plusieurs fois sur le front (ou sur la tête!) en apprenant à marcher.
Une belle cicatrice de pirate qui somme toute s’est atténuée avec le temps et est maintenant bien cachée par une mèche de cheveux. Ce n’est pas la seule expérience que ma mère m’a fait vivre pendant ce fabuleux voyage qu’elle a entrepris de faire seule, avec une poussette et un sac à dos rempli de couches. C’était l’époque où les hippies du monde entier s’y rendaient pour pas cher, dormaient sur la plage et se nourrissaient de yaourt et de fruits cueillis à même les arbres en partageant leurs repas gracieusement. Les temps ont bien changé! Maman Yuki et moi avions aussi dormi dans des kibboutz en Israël et traversé la frontière de la France et de l’Italie en marchant, avec la poussette. J’ai souvent eu une pensée pour ma mère plus tard, alors que je paquetais des valises énormes et débordantes pour voyager avec mes enfants, trop souvent dans des tout inclus. Je n’ai pas hérité de la fibre aventurière et bohémienne de ma maman, mais plus le temps passe et plus j’ai envie de découvrir le monde d’une autre manière.

ATHÈNES ET MYKONOS
Je l’avoue, je n’ai pas réussi à voyager léger cette fois-ci non plus, pour m’envoler vers la Grèce cet été. Mon chum et moi rêvions de cette destination depuis des années et nous avons décidé que 2015 serait le bon moment pour visiter Athènes et Mykonos une semaine en amoureux (vraiment pas assez, mais c’est le temps que nous avions). Quelques jours avant notre départ, les Grecs votaient leur référendum. Après avoir vécu 6 ans de crise financière, ils ont rencontré le visage de l’austérité de plus près avec les fermetures de banques et la rationalisation à 60 euros par personne (ou plutôt par compte bancaire) par jour. Nous aurions pu nous demander si nous avions fait le bon choix de destination, mais au contraire… Une grande partie de l’économie de la Grèce provient du tourisme. C’était donc le moment idéal de les encourager et ils nous l’ont bien rendu! Les Grecs ont un sens raffiné de l’accueil, dans tous les domaines. Que ce soit les chauffeurs de taxi, les hôteliers ou les restaurateurs, la chaleur du sourire, la qualité des échanges et leurs connaissances historiques, qu’ils adorent partager avec les touristes, n’ont fait que confirmer que ce pays est une destination de choix.
À NOUS L’ACROPOLE
Mon moment favori du voyage, culturellement et spirituellement, fut la visite de l’Acropole d’Athènes construite 400 ans avant Jésus-Christ. Le Parthénon, un lieu de culte grandiose construit sur le sommet d’un haut rocher au centre de la ville en l’honneur de la déesse Athéna, patronne de la métropole, est flanqué de différents temples dédiés aux dieux de la mythologie grecque.
En montant vers l’Acropole, des bribes de mes cours d’histoire du secondaire me revenaient (merci Monsieur Champagne, mon prof préféré à la Poly Ozias-Leduc!), en croisant les vestiges du sanctuaire Dyonisos et de son auditorium ou l’on y célébrait les concerts de musique et les festivals en l’honneur des dieux, les premières écoles où l’on enseignait la philosophie et la démocratie ainsi que les agoras et théâtres extérieurs où l’on a présenté les premières dramaturgies et compétitions sportives.
À coup de guerres, ces différents lieux ont été envahis et détruits par d’autres peuples et civilisations; les perses, les romains et les slaves entre autres. Les byzantins s’y sont également installés et ont construit directement dessus. Les athéniens y ont aussi laissé leur trace, jusqu’à ce que l’on protège l’endroit en 1931. En passant, c’est là que j’ai regretté de ne pas avoir lu de roman historique sur la région avant le voyage! Si vous avez des suggestions pour moi, ne vous gênez pas, je les prendrai volontiers! Inscrivez-les en bas dans les commentaires:)
En arrivant au pinacle, une brise sèche nous aide à récupérer de l’escalade de 15/20 minutes sous un soleil tapant à 38 degrés. On ne peut qu’imaginer à quel point la construction du site, exécutée en six ans, a nécessité vision, ingénierie, organisation, mais aussi qu’elle a eu coût certain en vies humaines. Les blocs de pierre et le marbre étaient tirés avec des poulies jusqu’au sommet de la montagne, sans la protection de la CSST et sans électricité! De ce lieu historique, il ne reste que les colonnes et les structures, mais l’effet est toujours saisissant. Plusieurs morceaux ont été dérobés par des pilleurs, des voyageurs et même par des pays. Le Musée de l’Acropole situé à 300 mètres au sud en a récupéré la majeure partie, mais tente encore de recoller les morceaux du casse-tête.
MUSÉE DE L’ACROPOLE : VESTIGES ET VERTIGES
Le Musée de l’Acropole, juste en bas du lieu saint, a été construit pour protéger les vestiges des découvertes du rocher de l’Acropole et sa visite est un must avant de visiter le Parthénon. Il est bâti directement sur les fouilles archéologiques de l’ancienne ville d’Athènes que l’on peut apercevoir sous le plancher de verre du rez-de-chaussée (vertige assuré!). L’établissement est dédié à la reconstitution de l’Acropole avec ses pièces originales. Le clou de la visite est le troisième étage et représente la naissance de la déesse Athéna, sortant de la tête de Zeus et de sa dispute avec Poséidon. Une expérience plus grande que nature.
C’est promis, j’y retournerai! Si les dieux le veulent:)