Cela faisait plusieurs années que je n’avais pas enfilé de skis alpins quand Uriel, le nouveau gestionnaire de la marque Club Med au Canada, m’a contactée pour faire un voyage de ski. Je me suis dit qu’un petit changement d’air à près de 3 500 mètres en altitude dans les Alpes françaises ne pourrait pas me faire de tort!
Qui dit voyage de ski dit inévitablement neige et froid. Moi, c’est plutôt la sueur de transporter tout mon équipement de l’aéroport de Montréal à celui de Lyon, puis dans la navette jusqu’aux Alpes qui me faisait frissonner. Heureusement, Club Med n’est pas seulement le paradis des bikinis. C’est aussi le paradis des planches à neige et des skis, qui sont offerts sur place (fiou!). En d’autres mots, même s’il n’y a pas de sable, on est vraiment encore dans un tout-inclus!
À mon arrivée, après m’être installée dans ma nouvelle chambre pour la semaine, je suis descendue au «ski shop¢, situé à même l’édifice principal du Village. On m’a fait monter dans la Feetbox, qui mesure l’appui et l’arche du pied, afin de faire un choix éclairé pour mes bottes de ski. En moins de 20 minutes, j’avais tout mon équipement, jusqu’au casque. Un VRAI tout en un! Il ne restait qu’à me désigner ma «loge», située dans un espace casiers très propre et qui ne sentait pas l’humidité, merci la vie!
Le nouveau Village Club Med Tignes, dans les Alpes françaises, et ses villages adjacents comme Val Claret, Le Lavachet, Les Boisses et Les Brévières, c’est 71 remontées mécaniques et 300 km de pistes… On peut littéralement aller se perdre de l’autre côté de la montagne et se retrouver au-delà de la frontière suisse ou italienne, alors vaut mieux suivre le guide si vous voulez revenir à temps pour la fondue!!! D’ailleurs, salut au chef du resto, qui vient de Laval! Sérieux, le buffet est surprenant sur tous les aspects, autant pour les saveurs que l’organisation. D’ailleurs, pour les allergiques, c’est assez génial. La station des poissons et crustacés est à une extrémité. Il y a également une station sans gluten, et les végétariens de l’équipe ont aussi bien mangé que les autres!
Pour Justin, 46 ans, un Français ultra sympathique, ce sport est une découverte. Le ski n’a jamais fait partie de sa culture familiale, mais il a décidé l’année dernière de venir au Club Med pour apprendre à skier, en solo. Ses vacances lui ont permis de devenir skieur intermédiaire en peu de temps! Étonnamment, vous croiserez aussi beaucoup de Brésiliens qui découvrent la culture des tout-inclus spécialisés en sports d’hiver. L’année dernière, ils étaient 24 000 à eux seuls à dévaler la région des Alpes!

Ici, c’est le carrefour des mordus du ski, comme Jean-Claude Blanc, alias Bambi, qui a commencé sa carrière de GO en 1970, puis a été le responsable des villages des montagnes de France. Vétéran et icône du club, il m’a saluée tout pimpant, vêtu de son chandail de laine Club Med vintage.
Résiste, prouve que tu existes
Cherche ton bonheur partout, va
Refuse ce monde égoïste, résiste
Bonjour les pentes!
Premier matin de ski en près de dix ans. Résiste, de France Gall, joue dans les haut-parleurs. Je me suis vêtue de mes plus beaux atours et d’accessoires assortis pour l’occasion. Un GO m’offre mon premier petit verre de génépi, la boisson officielle des Alpes, concoctée en faisant macérer une plante rare qui pousse en haute altitude (non, pas l’edelweiss d’Astérix chez les Helvètes!). Je passe la porte de verre menant vers la montagne… et j’ai besoin d’un peu de courage pour renouer avec ce sport qui me rend encore bien nerveuse. On ira «tranquille», m’assure une instructrice expérimentée avec un sourire bienveillant. Oui, trèèèès tranquille, lui répondait mon regard. Mon petit cœur bat très fort dans la chaise qui nous emmène, mes camarades et moi, vers notre première expérience alpine de l’année.
«Inspirez, pliez les genoux, regardez loin devant et élancez-vous!» Mon disque dur tente de se souvenir de toutes les données reliées à ce sport. Mon poids, je le mets sur quelle jambe, donc? «Sur la jambe qui est au plus bas de la pente, même si c’est contre nature.» J’avoue qu’il n’y a pas juste mon corps qui a l’impression de dégringoler. Mon égo aussi, alors que je suis figée au milieu de la piste. D’un autre côté, ça me permet d’apprécier le paysage davantage!
«Inspirez, pliez les genoux, regardez loin devant et élancez-vous!» Mon disque dur tente de se souvenir de toutes les données reliées à ce sport. Mon poids, je le mets sur quelle jambe, donc? «Sur la jambe qui est au plus bas de la pente, même si c’est contre nature.» J’avoue qu’il n’y a pas juste mon corps qui a l’impression de dégringoler. Mon égo aussi, alors que je suis figée au milieu de la piste. D’un autre côté, ça me permet d’apprécier le paysage davantage!

Le ski est l’une de la douzaine d’activités offertes à tous lors des séjours au Club Med Tignes. Après tant d’émotions, je me suis tournée vers une que je maîtrise un peu plus, le yoga. Le cours est donné par Fabio, un instructeur italien dont l’accent rappelle le chanteur Paolo Conté et sa chanson It’s wonderful. Ironiquement, Fabio nous fait pratiquer la pose de la montagne: debout, les mains ouvertes vers l’univers. Je savoure mon expérience. L’après-ski se poursuit dans le spa, avec une vue imprenable sur le flanc des montagnes. It’s wonderful… en effet!
Le deuxième jour du voyage, j’ai décidé d’attaquer la montagne seule comme une grande fille. J’ai repris la même piste qui m’avait fait si peur la veille, en tâchant d’intégrer les conseils donnés par mon instructeur. Déjà, j’avais plus d’aisance et la pente qui m’avait tant donné la frousse me semblait déjà moins stressante. Dès la deuxième descente, j’ai même pris de la vitesse! Je ne serai jamais Lindsey Vonn, mais j’étais soulagée de savoir que la suite de ma saison ne ressemblerait pas à ma toute première leçon de l’année!
Pour terminer la journée, j’ai rejoint le groupe de journalistes pour faire une activité bien spéciale. Juste à côté de ma piste initiale se trouvait un train souterrain DANS la montagne, qui nous emmenait à une station entre ciel et terre, avant d’embarquer dans un funiculaire nous menant encore plus haut, pour visiter le «vrai» sommet de cette somptueuse chaîne de montagnes: le Glacier de la grande motte, à 3456 mètres d’altitude.
En arrivant, nous avons déposé nos pieds sur un grillage qui faisait office de plancher flottant. Nous nous sommes serrés très, très fort dans nos bras. Le vent y est si puissant et si froid que nous aurions pu geler sur place! À notre grande surprise, autour de nous, les vaillants accros à l’adrénaline, les alpinistes, skieurs et planchistes téméraires allaient maîtriser l’art de la glisse hors piste, tel des Youtubeurs de sport extrême. Quel spectacle! L’effet de ce grand bol d’air frais relève presque du divin. Du plus haut des cimes, je pouvais voir le mont Blanc, Val d’Isère et même le fameux trou de l’aiguille, qui était non loin! Heureusement, je n’ai pas fait cette descente en ski, car je ne serais probablement pas là pour écrire ces lignes!
Dans la gondole de retour vers le Club Med, nous avons dansé comme des petits fous. Nous étions gonflés à bloc, même si nous avions l’estomac dans les talons. Nous nous sommes arrêtés entre deux montagnes pour déguster les meilleures coquilles Saint-Jacques ever. Était-ce l’effet du manque d’oxygène qui m’a fait déclarer que je venais de prendre un de mes meilleurs repas à vie? Peut-être, mais une chose est certaine, c’était totalement apprécié!
Pour la nouvelle année, je vous souhaite d’apprécier tous les sommets et les défis personnels que vous vous donnerez, qu’ils soient dans cet endroit magique qu’est Tignes, en France, ou sur une des magnifiques montagnes du Québec, dont Charlevoix, qu’il me reste encore à visiter. Joyeux hiver!