Il y a déjà 8 ans, c’est entouré de 4 talentueuses artistes que je lançais mon livre Souvenirs d’enfance. C’est aux côtés de Julie du Page, Joe Bocan, Josée Lavigueur, Mitsou Gélinas, ma famille et des amis que mon livre prenait son envol. J’avais eu l’idée de publier un livre racontant les heureux souvenirs d’enfance 24 artistes québécois. Une partie des profits de la vente était et est toujours versée à la Fondation des Centres jeunesse de Montréal, qui vient en aide aux enfants défavorisés.
Parmi les invités au lancement se trouvaient Earl Pinchuk et Gary Blair, fondateurs de la Fondation de l’art pour la guérison. Ils m’ont proposé d’encadrer quelques histoires tirées du livre afin d’en faire des oeuvres d’art et de les exposer dans la salle d’attente de la Clinique de fertilité du CHUM. J’ai trouvé l’idée sympathique.
Il faut se le dire, attendre dans la salle d’attente d’une clinique ou d’un hôpital est rarement agréable. On est nerveux, anxieux, alors quoi de mieux que de lire une histoire de bonheur en attendant? C’est dans cette optique que j’ai accepté leur proposition.
La Fondation de l’art pour la guérison est un organisme à but non lucratif dont la mission est d’amener le pouvoir guérisseur d’œuvres d’art dans les hôpitaux et autres centres de soins. Ils transforment ces lieux en environnements inspirants qui offrent aux patients, à leurs familles et aux soignants de ressentir espoir et sérénité à travers la beauté d’œuvres d’art.
J’ai récemment rencontré Earl et Gary, afin d’avoir des nouvelles de leur fondation.

D’où est venue l’idée de mettre sur pieds la Fondation de l’art pour la guérison?
En 2001, dans le but d’ouvrir notre propre galerie d’art, nous avons visité plusieurs studios d’artistes. Nous avons eu la même constatation: plusieurs œuvres demeuraient invendues et s’y accumulaient. Au même moment, un de nos amis séjournait à l’hôpital Royal Victoria pour ses derniers jours de vie. Les murs de l’établissement étaient dégarnis et l’atmosphère était sombre et triste. C’est là qu’on a eu le déclic: créer une Fondation pour mettre des œuvres d’art dans établissement de santé.
Pour le 40e anniversaire d’Earl, on a organisé une levée de fonds et une centaine de personnes ont offert un don à la Fondation. Notre projet pouvait alors débuter!
Où avez-vous débuté à exposer des œuvres?
À l’hôpital pour enfants de Montréal, en 2002. Maintenant, plus de 12 500 œuvres d’art sont installées dans 85 établissements de santé au Canada et à Paris, toutes offertes par des artistes, des collectionneurs d’art et des universités.
Quels en sont les bienfaits?
L’art, ça apaise, ça inspire, ça aide à se sentir bien. Dès que tu apposes des œuvres sur des murs vides, le changement est significatif. Les patients en bénéficient, tout comme les employés et les visiteurs.
On fait beaucoup de projets dans des CHSLD. C’est très important pour des personnes malades de demeurer dans un endroit paisible, coloré et inspirant. Quoi de mieux que d’être entouré d’œuvres d’art, durant nos dernières années ou mois de vie!
Michael Samuels, M.D., affirme même que des études scientifiques ont constaté que l’art favorise la guérison d’un individu en modifiant sa physiologie et son attitude. La physiologie du corps passe du stress à la détente, de la crainte à la créativité et à l’inspiration. De plus, l’art change les attitudes, les états émotifs et la perception de la douleur. L’art crée de l’espoir et de la positivité; il aide les êtres humains à faire face aux difficultés.
Des images qui transmettent les messages appropriés: espoir, dignité et joie rehaussent le processus de guérison. Elles envoient au patient un message subliminal à l’effet que son bien-être est la préoccupation première du fournisseur de soins.
N’est-ce pas merveilleux?
La prochaine fois que vous visiterez un centre de santé, prenez le temps d’observer les oeuvres qui s’y retrouvent. Cela ne peut que vous apaiser, que vous soyez patients, visiteurs ou si vous y travaillez.
L’art a cet effet apaisant, autant lorsqu’on l’admire que lorsqu’on le crée. Pourquoi ne pas profiter de cette période difficile pour créer une ou deux oeuvres? L’équipe de Mitsou Magazine a d’ailleurs tenté l’expérience récemment.
Bonne santé à tous et merci à Earl et Gary de rendre ces moments difficiles plus doux.