Depuis quelques jours, nous nous demandons tous ce qu’on peut faire pour arrêter ce fléau de la violence conjugale et la mort des femmes. Plus de ressources, plus de maisons d’hébergement, plus de thérapies, dit-on.
Mais il y a une chose qu’on peut faire pour éviter tout cela. C’est de ne pas accepter le moindre comportement abusif ou contrôlant de notre chum. C’est de quitter l’homme contrôlant et jaloux dès les premiers signes. C’est de ne pas lui donner une chance d’être sa victime.
Non, ce n’est pas l’amour quand il est jaloux. Les filles, on peut parfois trouver ça flatteur, mais non. Quand il veut savoir pourquoi on rentre tard après une soirée entre amies, quand il regarde nos textos dans notre cellulaire ou qu’il insiste pour avoir une appli de géolocalisation, ce n’est pas de la jalousie – c’est du contrôle.
Non, ce n’est pas l’amour quand il critique ta meilleure amie. Ou quand il dit qu’elle est une mauvaise influence et que tu peux faire mieux. Et quand il boude quand tu vas souper avec elle. Ou quand il te dit que ta mère ne l’aime pas et qu’il ne veut plus la voir chez vous.
Non, ce n’est pas l’amour quand il te dit de ne plus porter ces jeans-là ou que tu es plus grosse qu’avant, et qu’il décide de contrôler ta consommation de nourriture et que tu dois seulement aller au gym avec lui.
Non, ce n’est pas l’amour quand il veut que tu changes d’emploi, car il s’imagine que tu as une relation intime avec ton patron.
Non, ce n’est pas l’amour quand il te dit qu’une chance que tu l’as, car personne ne veut te toi parce que t’es conne et stupide.
Non, ce n’est pas l’amour quand il te demande d’avoir des comportements sexuels qui te rendent vraiment inconfortable, mais qu’il insiste, sans t’écouter ou qu’il te boude quand tu refuses.
L’homme violent, l’abuseur, ne commence pas une relation avec des coups de poing. C’est un peu chaque jour. C’est insidieux. Et tu ne l’aperçois pas, mais le contrôle se serre, comme un étau autour de ton cou.
Parfois, tu te poses des questions. Tu te demandes si… Ta best est un peu inquiète. Elle te le dit. Ta mère aussi. Mais c’est difficile de croire que toi, femme intelligente, pleine de vie et d’ambitions, tu as pu tomber dans le panneau d’une relation violente. On est ensemble depuis quelques mois seulement, on va s’ajuster.
Et pauvre lui, tu te dis qu’il a eu une enfance difficile. Que tu peux l’aider. Qu’il va changer avec ton amour… Puis son ex à lui, celle qui a appelé la police, tu te dis qu’elle a porté de fausses accusations contre lui, qu’elle était jalouse.
Arrête. Écoute tes intuitions. Sois réaliste. Pas besoin de vivre des années avec lui pour le savoir. Il est contrôlant, il est abusif et il ne changera pas. Et tu ne le changeras pas. Lorsque cette lumière s’allume, lorsque tu commences à sentir rétrécir ta poitrine, lorsque la peur s’installe doucement, et finit par se retrouver au fond de ton ventre tous les jours, mets fin à la relation. Ces sensations ne sont pas de l’amour. Pars. Quitte. Va-t’en. Sauve-toi. Avant l’arrivée d’enfants. Avant d’acheter une maison à deux. Avant qu’il soit trop tard. Avant que le pire arrive. Avant que tu ne puisses plus quitter. Avant ta mort.