par Pas question de parler contre monsieur Alex à mon école. Oh non! N’essayez même pas. J’ai 18 élèves qui sauront me défendre! À leurs yeux d’élèves de 10-11 ans, monsieur Alex est celui qui enseigne le mieux et c’est aussi le plus drôle, le plus cool, le plus beau, le plus dynamique, celui qui fait le plus de projets et celui qui donne le plus de bonbons à l’Halloween. Monsieur Alex est leur monsieur Alex alors, comme on dit, pas touche!
Les élèves de mes collègues de 5e année, madame Julie et madame Geneviève, pensent la même chose de leur enseignante. Ce sont elles les plus fantastiques, pas monsieur Alex! OK, il semble sympathique, mais leur enseignante est et sera toujours numéro un. Ça, c’est certain!
Chaque enseignant passe 23 heures par semaine en classe avec leurs élèves. On enseigne pendant 36 semaines, ça fait donc 828 heures par année. C’est beaucoup. Dès septembre, ils apprennent à découvrir leur professeur: notre façon d’enseigner, de faire de la discipline, de parler et de bouger, ainsi que nos exigences et notre humour. Peu à peu, de forts liens se créent. Les élèves deviennent souvent nos protecteurs. Et ça, c’est du sérieux!
S’il arrive qu’un élève d’une autre classe ait un comportement maladroit ou inadéquat avec moi, plusieurs de mes élèves lui en voudront pendant le reste de la journée. Ça peut être mignon, mais ils doivent comprendre que c’est tout simplement normal. Avoir des confrontations, des irritants avec les autres, ça fait partie de la vie scolaire et de la vie en général. Il arrive toujours un temps où un élève sera fâché contre monsieur Alex, comme ça arrive qu’un enfant soit fâché contre son meilleur ami, son frère ou ses parents. On s’explique puis on passe à autre chose!
C’est vrai pour les élèves, mais c’est aussi vrai pour les enseignants. Je peux être “professeur-poule” comme eux peuvent être mes protecteurs. N’essayez surtout pas d’en parler en mal pour rien, vous êtes mieux d’avoir une bonne raison! Si c’est le cas, discutons et trouvons des solutions. S’il doit se faire parler sérieusement ou encore, se faire chicaner, je le ferai. Un professeur, ça doit parfois chicaner et tenter de faire changer les mauvais comportements. Ça félicite, ça encourage, mais, oui, ça chicane aussi.
On a tous des altercations, des bonnes et des moins bonnes journées. Lors du conseil de coopération, il nous arrive de discuter, mes élèves et moi, des comportements à avoir à l’école. On parle du rôle d’un enseignant et celui d’élève, ainsi que la bonne façon de réagir lorsqu’on se fait réprimander. Ou encore, le comportement que mes élèves doivent avoir si je dois moi-même chicaner quelqu’un. Les élèves comprennent généralement bien et apportent de bonnes idées.
Les liens sont forts à l’école.
