Pour ceux qui ont lu mon billet qui parle de ma soirée de dating ratée où j’ai agi comme une vraie Cro-Magnon, eh bien, j’ai eu droit à une deuxième chance. Merci la vie! Et ça a été un super rendez-vous.
La personne en question a été parfaite. Et le plus important, c’est que moi aussi, j’ai été parfaite. Cette fois-ci, pas de rupture de courant au niveau du cerveau. Pas de bégaiements ni de blancs ni de malaises interminables… Je me suis conduite comme une personne normale et j’ai pu montrer une facette plus réaliste de la personne chaleureuse et enjouée que je suis habituellement.
Quand ça tiraille, ce n’est pas bon signe
Je l’avoue, le lendemain je flottais sur un nuage. Oui, oui, je suis une vraie fille et j’étais déjà en train d’imaginer notre vie à deux! (Clin d’œil)
Toutefois, sans trop savoir pourquoi, même si tout avait été génial, j’avais cette espèce de petit tiraillement au fond de la poitrine. Un genre de doute qui ne me lâchait pas…
Le lendemain de notre rencontre, nous avions prévu nous parler au téléphone durant la soirée et, là encore, j’ai ressenti une grosse boule qui me serrait la gorge. Au point où j’espérais qu’il oublie de m’appeler, mais ça ne risquait pas d’arriver, car j’avais déjà réalisé qu’il était un gars fiable. En fait, j’avais l’étrange impression et conviction que mon nuage n’était probablement pas partagé. Un genre de pressentiment finalement.
Lorsque le téléphone sonna, j’avais la gorge serrée, car j’étais dans l’appréhension d’une rupture avant même que notre histoire n’ait commencé.
Nous avons discuté de notre journée et de quelques autres sujets et lorsque j’ai enfin arrêté de parler (parce que ça m’arrive d’être un véritable moulin à parler, surtout lorsque je crois que si je parle beaucoup, ça pourrait peut-être éloigner le mauvais sort), il y a eu un froid sibérien. Visiblement, quelque chose n’allait pas.
Nous avons rapidement mis fin à la conversation parce que c’était vraiment insoutenable pour les deux. Puis, j’ai texté: «L’énergie à la fin de notre conversation était bizarre…»
Et là, j’ai eu droit à ce que je redoutais le plus: «Tu es vraiment une personne extraordinaire, talentueuse, belle, pleine d’esprit… Blablabla.» J’ai simplement écrit: «Oui, mais…?». Et il m’a appelée et nous avons discuté.
Le papillon est d’abord une chenille
Je dois dire que la raison de la non-poursuite de notre relation (qui, finalement, s’est quand même poursuivie quelque peu par la suite) m’a sciée en deux: «Je ne sens pas que tu pourrais être la femme de ma vie.»
Euh… Ai-je été endormie au chloroforme pendant plusieurs semaines et là je me réveille? Ne parlons-nous pas ici de seulement une rencontre et demie plus tard? Intense et hâtive comme conclusion, non?
Heureusement, ma vivacité d’esprit m’a permis de lui poser les questions qui ont anéanti la thèse stipulant qu’il est possible de savoir, dans les premières heures d’une rencontre, si une personne a le potentiel de devenir la femme ou l’homme de notre vie. En fait, il n’avait même pas vu ce potentiel chez son ex-femme lorsqu’il l’a fréquentée dans les débuts alors imaginez comment il aurait pu le voir chez moi après seulement une rencontre et demie!
Ceci m’a amenée à réfléchir. J’ai réfléchi à cet idéal que nous semblons tous rechercher et à cette fixation que nous avons à vouloir à tout prix ressentir les fameux papillons dans les premières minutes de la rencontre.
Et si les papillons que nous espérons tant mettaient parfois un peu plus de temps avant de se manifester? S’ils se dévoilaient à nous au fil des rencontres, au fil des discussions, au fil des rapprochements physiques? Au fil de tout ce qui fait que nous en venons à mieux connaître et à mieux apprécier l’autre.
Je crois que nous sommes plusieurs qui avons besoin de reconsidérer la question… Moi la première.