En cette semaine de la fête nationale, je vous avoue que je nous trouve tellement chanceux de vivre à une époque qui nous permet, comme société, de revoir tous les paradigmes sociologiques dans lesquels nous avons évolué depuis des siècles. De la cause LGBTQ+ à celles du féminisme, du racisme (incluant celle des autochtones) et de la grossophobie, nous avons des choix à faire qui auront un impact sur les générations québécoises à venir.
Quand Georges Floyd a été tué par un policier à Minneapolis le 25 mai dernier, le mouvement qui a rugi partout sur la planète a été extrêmement poignant et révélateur. Malgré tout, vous avez peut-être été, comme moi, surpris de voir à quel point les gens affirmaient qu’il n’y avait pas de racisme de notre côté de la frontière. La preuve qu’il faut informer et éduquer plus que jamais. Je crois fermement qu’être contre le racisme, cela s’apprend. C’est comme le ski, On risque de tomber au début, se faire mal (surtout à l’égo) ou risquer de blesser les autres skieurs, mais en le pratiquant, on devient meilleur et surtout, on peut l’enseigner par la suite. Il ne faut surtout pas se gêner de poser des questions à ceux qui connaissent vraiment leur affaire et si on se fait corriger, accepter la remarque avec humilité.
Black lives matter
Ce mouvement d’ouverture et d’égalité des races, cette lutte pour les droits des noirs et contre la brutalité policière vient de la rue et l’on voit peu à peu émerger des figures nouvelles pour nous aider à comprendre leur réalité. À travers les réseaux sociaux, ils et elles s’expriment. Parmi ceux ci, une fille que je trouve brillante, exubérante, et complètement à propos est Naïla, une comédienne étudiante en scénarisation et activiste mieux connue sous le nom de La grosse qui fait des vidéos.
J’ai eu envie de rencontrer celle que vous pouvez suivre sur sa chaîne Youtube. Sur les réseaux sociaux, Naila a opté pour le nom de famille Tremblay pour répondre à ceux qui lui écrivent de retourner dans son pays.
“Ça me dérange qu’on questionne ma québécoisitude. Je suis née à Montréal à l’Hôpital Sainte-Justine. J’écoute même les Cowboys fringants le soir avant de dormir! Et concernant mon accent, mon père est prof de français. C’est pour ça que j’articule.”
ANTIraciste vs pas raciste
Dans ses carrés noirs sur Instagram, Naïla propose des messages efficaces. Parmi ceux-ci, une notion importante émerge. Celle de choisir d’être antiraciste plutôt que d’affirmer ne pas être raciste. Je suis d’accord. Pour moi, être antiraciste implique du travail: de faire des actions concrètes et de se battre contre les iniquités, tandis que dire que l’on est pas raciste signifie que l’on baisse les bras, comme si nous n’étions pas impliqués dans la problématique. Pourtant, nous le sommes tous. Personne n’est à l’abri d’avoir une réflexion raciste. L’important est de le reconnaître avec humilité quand cela arrive et d’agir si cette pensée ou situation peut être changée, au travail comme à l’école ou à la maison et surtout, sur les bulletins de vote. Pour y réfléchir encore plus, voici une magnifique entrevue de Brené Brown avec Ibram Kendi, auteur de How to be an Antiracist, qui m’a beaucoup aidée à me faire une tête sur le sujet.
“C’est pas parce que je te mentionne que ce que tu viens de dire est raciste que je pense que ton entité se résume à ça. Je ne dis jamais à quelqu’un qu’il est raciste. Je lui fait savoir si son propos l’est.”
Mon « ami noir »
Combien de gens affirment aussi avoir un ami noir pour prouver qu’ils ne sont pas raciste? Pourtant, cela ne donne aucun point boni! De mon côté, je résumerais en disant que c’est comme un peu d’affirmer que d’avoir un lien amical, professionnel ou même familial nous décharge de tout réflexe raciste. La meilleure analogie serait de dire d’un homme qu’il a des filles, donc qu’il n’est pas sexiste. Pourtant, bien des hommes le sont, malgré le nombre de filles qu’ils ont générées.
Si vous avez la chance d’avoir un ami noir, posez-lui des questions! Soyez aussi à l’écoute, car bien des personnes de couleur ont inconsciemment amoindri leur souffrance pour ne pas mettre mal à l’aise leur proches blancs. C’est pour cela que des filles comme Naïla sont si importantes à suivre et à écouter.
“De nier le racisme est aussi une forme de racisme. J’aimerais à la limite qu’un ami ou une connaissance me dise quelque chose de raciste pour que je puisse en discuter avec elle.” – Naïla
Le monde selon Naïla
Le colorisme
Dans une vidéo, Naïla la militante aborde un sujet dont j’aurais aimé parler avec elle, celui de la perception que les noirs peuvent être racistes entre eux. Dans son style bien à elle, elle présente le concept du colorisme, issu du colonialisme des blancs.
Violence
Concernant la violence dans les manifestations, Naïla a eu la meilleure réaction sur vidéo ever.
Je souhaite qu’on ne se rappelle pas 2020 seulement comme l’année de la COVID, mais aussi de l’année où l’on a réellement, comme société, choisi d’être antiracistes et de créer, tous ensemble, un monde où règne l’égalité.
Quelques citations qui m’ont marquée…
À propos des médias
“Je trouve cela bizarre qu’un journal ne varie pas ses sources et les points de vue. Nous ne sommes pas tous des hommes blancs, hétéros, cisgenre de classe moyenne.”
Au sujet des blogueurs
“Les annonceurs agissent comme s’ils n’avaient pas besoin du pouvoir d’achat des communautés racisées. C’est le rôle des influenceurs blancs de demander à leurs clients clients si leur campagne est inclusive. Blogueurs, nous avons besoin de vous. Et annonceurs, nous portons aussi des souliers et mangeons dans les restos, peu importe la couleur de notre peau!”
Relativement à nos erreurs
“Gardons l’esprit ouvert. Nous sommes tous imparfaits. Moi aussi des fois je dis mulâtre au lieu de métis. J’accepte que j’ai fait une erreur et je me ratrappe, tout simplement.”
Tâchons d’avoir la même réflexion dans le futur pour comprendre, évoluer et enfin créer ensemble un monde #Antiraciste, au Québec et ailleurs.