Mahée Paiement a marqué toute une génération avec sa binette espiègle et plus qu’expressive dans le film culte Bach et Bottine! Grace au succès inespéré du film, Mahée a grandi à l’écran, sous l’oeil bienveillant (et curieux!) du public. Son parcours est atypique, mais son quotidien, loin du glamour dont l’entourent les magazines, ressemble à celui de milliers de femmes. Mahée est maman d’abord, femme d’affaires ensuite, actrice toujours! Ses rencontres avec son public lui ont donné envie de se raconter aux femmes qui la suivent depuis longtemps comme à celles qui la découvrent aujourd’hui.
Avec son premier livre, Le tourbillon de la vie, Mahée se livre à coeur ouvert sur sa vie, tout en nous dévoilant des moments de vie inspirants, ainsi qu’une bonne dose de bienveillance, pour s’en tirer dans le tourbillon fou de la conciliation travail-famille!
Mahée, d’où t’est venu l’idée de sortir une biographie?
En fait, c’est ça qui est drôle, c’est qu’il y a une partie biographique, parce que ça parle de mon parcours de vie à travers des anecdotes et des confidences, mais ce n’est pas une biographie en tant que telle! Mon livre parle beaucoup de conciliation travail-famille, de persévérance, de résilience, de l’importance de la bienveillance envers soi-même et envers les autres, de mon parcours de femme d’affaires, de comment j’ai fondé mon entreprise… j’aborde vraiment beaucoup de sujets qui me touchent au quotidien, c’est truffé d’anecdotes, de réflexions intimes et de moments cocasses. Il y a la partie bio, oui, mais j’espère vraiment que ce livre va inspirer les gens à créer du beau et aussi qu’ils vont se reconnaître. Surtout les femmes, je dirais!
La conciliation famille-travail pour une femme de carrière, ce n’est pas toujours facile. Je te cite: «La conciliation travail-famille, c’est avoir plusieurs têtes, mais en utiliser juste une à la fois… Pas toujours évident!»
C’est exactement ça! Pas facile d’y voir clair dans tout ça, tu as une tête de femme d’affaires, une tête de maman, une tête d’amoureuse… tu as plusieurs têtes à gérer à la fois et c’est difficile parfois de départager le tout. Évidemment, on voudrait être partout à la fois! Et en même temps, je suis juste une personne pour tout faire… On ne peut pas se «décompartimenter» de cette façon-là! C’est une image forte pour montrer qu’il faut bien gérer ça dans sa tête. Mon truc? Essayer d’être le plus possible dans le présent, et quand je suis à quelque part, je suis toute là! Quand je suis avec quelqu’un, il a toute mon attention… C’est d’essayer d’être le plus présent d’esprit et dans le moment, présente de coeur aussi! Mais ça demande vraiment du doigté et de jongler avec beaucoup de situations, beaucoup d’émotions… d’essayer d’être présente et de savoir que là, présentement, c’est la maman qui parle, c’est la maman qui est là, c’est la maman qui doit enclencher sur le turbo, tu comprends! Puis, il y a d’autres fois, c’est la femme d’affaires, qui n’a pas le choix de gérer une situation… et même le côté créatif!
À l’âge de 10 ans, tu as obtenu le rôle principal dans Bach et Bottine, qui a non seulement connu un succès inespéré partout au Québec, mais aussi à l’international. Un rôle qui a changé ta vie à tout jamais!
Ça a été vraiment exceptionnel! On espère toujours à un succès, mais là, c’était quand même assez phénoménal à l’époque! Vraiment, ce qui est fou, c’est que 32 ans plus tard, je m’en fais parler presque tous les jours. C’est vraiment incroyable! Ça a vraiment changé et façonné du tout au tout ma vie. J’ai fait la connaissance d’André Melançon, un grand homme qui a eu une place d’importance dans ma vie, et j’ai fait tellement de rencontres extraordinaires. C’est fou comme certaines rencontres parlent d’elles-mêmes et peuvent t’amener ailleurs dans ta vie, autant dans le travail qu’en amour. Et beaucoup de boucles qui se bouclent dans ma vie aussi et… c’est souvent ça dans la vie! Mais oui, ça a été vraiment marquant comme expérience et ça a vraiment forgé la personne que je suis aujourd’hui. Ça continue de me suivre et je trouve ça vraiment extraordinaire, parce que c’est un grand privilège!
Tu confies que tu as justement vécu ta plus grande aventure d’actrice dès le début de ta carrière et que c’est pour ça que tu n’as pas beaucoup couru après les grands honneurs après ça, parce que tu les avais eus dès le départ!
C’est vrai! J’ai connu mon peak en commençant. Après, il vient un temps où oui, tu peux te renouveler et tu peux essayer autre chose, mais c’est comme si j’avais jamais eu tant que ça l’ambition de vouloir décrocher la lune. Oui, je suis restée comédienne, mais on dirait que puisque j’ai connu le succès fou rapidement très jeune, je me disais que je ne pouvais pas reproduire un tel exploit à nouveau.
L’idée de créer des parfums vient de ta jeunesse: c’est ton odorat qui t’a aidé à supporter l’absence de ta famille pendant le tournage de Bach et Bottine! C’est fou!
J’ai toujours été très olfactive et l’odorat, c’est le sens qui est relié le plus aux émotions. Avant de partir pour les tournages, j’ai mis dans des petits ziplocs des boules de ouate imbibées du parfum de chaque membre de ma famille: quand je m’ennuyais, je sentais la boule de ouate et ça m’aidait… c’est comme si la personne était là! Parce que ça va toucher une zone dans le cerveau qui est reliée aux émotions et aux souvenirs, donc c’est comme si j’avais la personne à côté de moi quand je fermais mes yeux. Mais c’est ce que ça fait, l’odorat, c’est très puissant! Alors j’avais déjà ça en moi, cet amour pour les parfums. Ça a continué et mon grand rêve, c’était de faire un parfum, et aussi de lancer une ligne de cosmétiques… et tu vois, je le fais aujourd’hui! Les parfums, c’est vraiment puissant, c’est de l’émotion pur.
Tu n’as jamais été au centre de grandes controverses parce que tu n’aimes pas prendre position… sauf une fois, avec la campagne Allaiter, c’est glamour. Pourquoi y revenir?
Ce qui est vraiment le fun, c’est que maintenant, j’ai eu trois enfants et j’allaite ENCORE mon petit, qui a 18 mois. Je pense aussi que ça vient appuyer le fait que c’est vraiment dans mes valeurs. C’est profond! C’est vraiment quelque chose qui est important pour moi et ça c’est clair, mais en même temps, c’est avec un mini-recul de dire que je suis contente de l’avoir fait, que je l’assume, mais que justement ça n’a pas été facile… le temps arrange les choses et aussi il y a beaucoup de positif qui est ressorti de tout ça. C’est ce que je raconte dans le livre, que finalement j’ai bien fait de le faire et que je l’assume totalement. C’est juste que c’était délicat et bon… il faut lire le livre pour connaître la suite! Aussi, je ne me suis jamais cachée pour allaiter, vraiment pas, au contraire. C’est simplement que je n’ai pas envie de faire de vagues avec ça. C’est vraiment encore une cause qui me tient beaucoup à coeur. Je suis très contente de l’avoir fait, et avec le recul, au risque de me répéter, il y a beaucoup de positif qui est ressorti de tout ça! Sur le coup, par exemple, c’était vraiment un tsunami (rires)!
Tu as compris à un moment de ta vie que ton bonheur, c’était à toi de le bâtir et de l’entretenir. Aujourd’hui, ton bonheur est fait de quoi?
Ma famille, clairement! Ma famille, mes enfants, ma relation avec ma mère, ma relation avec mes enfants aussi… Ce n’est pas juste la maternité d’avoir eu des bébés, de les allaiter et de les bercer. Bien sûr, il y a tout ça, mais c’est de se rendre compte que ça crée tout un relationnel… Quand tu es un parent qui est présent, ça laisse place à une relation exceptionnelle. Elle est vraiment différente avec chacun de mes trois enfants. C’est merveilleux, c’est à préserver et à faire grandir chaque jour. Je dois t’avouer aussi que je me réalise beaucoup dans le travail. Dans le sens que c’est mon entreprise, alors j’ai quand même le sentiment, sans aucune prétention, d’accomplissement aussi. On a bâti beaucoup dans les dix dernières années, en équipe, mon chum et moi, alors il y a tout ça. C’est touchant… Mon chum a réalisé tous mes rêves aussi… Il m’en reste encore plein, mais c’est la beauté de la chose! Il ne faut jamais s’asseoir sur ses lauriers, ne rien prendre pour acquis et toujours avoir la tête pleine de projets! C’est drôle parce que toutes les phrases clichés qu’on peut entendre, elles deviennent toutes vraies en vieillissant (rires)! Ce n’est pas pour rien… Le bonheur, c’est des petits instants! J’ai compris que le bonheur n’allait pas cogner à ta porte à un moment ou un autre de ta vie et te rendre heureux… il se fraie un chemin à travers tous les petits moments de ta vie jusqu’à ce qu’il forme un tout exceptionnel. Il faut chérir ces moments, se créer le plus de souvenirs mémorables avec ceux qu’on aime… et je suis chanceuse parce que mon chum, c’est un gars comme ça! Il est sensible, il a le désir de vivre, et on sent l’urgence de toujours créer des moments avec notre famille, avec nos enfants. C’est important pour nous! Et quand tu as une compagnie et tout ce que ça implique, souvent, tu te retrouves dans l’urgence et l’adversité, mais il ne faut jamais ô grand jamais oublier l’essentiel. Il faut toujours se ramener à ce qui est essentiel. Constamment!
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Ta compagnie, tu souhaitais que tes enfants reprennent un peu le lead quand ils vont vieillir… leur léguer! Si jamais ils veulent aussi suivre tes pas pour jouer, qu’est-ce que tu vas leur dire?
Ils sont encore petits, mais je vais voir! Je pense que je vais opter pour ce que ma mère a fait; encourager, voir quels sont leurs intérêts, quelles sont leurs forces, et qu’ils fassent ce qu’ils aiment dans le fond, pour qu’ils s’épanouissent! Ça, c’est le pluuuus important! Moi, je n’ai pas vraiment d’ambitions pour eux, de dire que je voudrais qu’ils fassent ci ou ça. Oui, on bâtit une entreprise québécoise et on espère toujours qu’elle va traverser le temps et que nos enfants vont à un moment donné avoir un rôle dans l’entreprise, mais en même temps, ce n’est pas SI important que ça, parce que sinon, ils vont faire autre chose et ils vont se réaliser, être épanouis… Même à ça, c’est surtout de savoir s’ils veulent avoir des enfants, ils en auront, et tu comprends… d’être présents pour eux et d’être là. Je suis plus là-dedans je te dirais!
L’année de tes 40 ans a été une «année de merde», comme tu dis, parce que ton amoureux et toi vous êtes perdus, puis retrouvés. Tu racontes que tu as dû aller au front et te battre comme une lionne pour réchapper ton couple!
Eh oui… ça n’a pas paru, hein (rires)?! En même temps, c’est le défi aussi, de ne pas laisser paraître ces choses-là, quand on fait ce métier-là… et d’un autre côté, à ce moment-là, il n’y avait rien à dire d’autre. On n’avait pas nécessairement le recul et… on a droit, je pense, à notre jardin secret. En même temps, maintenant, je trouvais que c’était pertinent de le raconter. Il n’y a pas eu de gros remous. C’était à l’interne, dans la maison… Ce n’était pas publiquement, c’était dans la maison que tout ça se passait!
Parce que dans le livre, on comprend que ton chum Jean-François, c’est vraiment ton roc!
Vraiment! C’est sûr que c’est assez troublant, mais encore là, il est ressorti plein de belles choses de cette expérience-là! On a une garantie pour le futur… On n’a jamais vraiment de garantie, mais si on est passés à travers ça, je vais te dire… ça va en prendre en maudit pour se briser! Ensuite, on a eu un troisième enfant alors ça a vraiment scellé la famille et on est vraiment contents sincèrement! La vie est vraiment bien faite (rires)!
Tu viens de sortir ton premier livre, penses-tu avoir la piqûre pour un deuxième?
Je ne pense vraiment pas à ça! C’est la même chose qu’une femme qui vient juste juste juste d’accoucher! Tu lui demandes ça, et elle te dit qu’elle est super contente et qu’elle a adoré ça mais qu’elle va voir comment ça va se passer… On verra (rires)! Mais j’ai vraiment aimé ça! Il faudrait vraiment qu’il y ait un angle et que je sente que j’aie quelque chose à dire… Peut-être, mais pour l’instant, je vais me concentrer sur celui-là! Et je suis TRÈS contente de celui-là!

Finalement, j’ai été surprise d’apprendre dans ton livre que tu chantais et je suis allée écouter ta chanson Everybody Was There sur YouTube (ci-dessous)!
C’était tellement le fun à faire, mais c’était vraiment le timing qui était mauvais et le choix aussi, en anglais… Ça ne peut pas être toujours magique et fonctionner… Si ma carrière de chanteuse avait décollé, je ne serais pas en affaires comme présentement, je n’aurais pas réalisé tous mes rêves. Ce n’était pas mon destin, et bien honnêtement, je n’aurais peut-être pas trois beaux enfants non plus! Ce sont de supers leçons d’humilité en même temps. D’un autre côté, c’est parfait, parce qu’après ça, je me suis mise à ne plus espérer une carrière et j’ai focussé sur autre chose. Mais, j’ai chanté en masse dans des émissions de variétés comme La Fureur et sur plein de plateaux… je me ramassais à chanter un peu partout tout le temps alors c’était génial! L’actrice qui chante, mais qui a du fun! C’était parfait!
Le tourbillon de la vie de Mahée Paiement, qui paraît chez les éditions Michel Lafon, est disponible dès maintenant sur le web (29,95$) et en librairie!
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