par Il y a un an, je vivais l’un des moments les plus importants de ma vie: mon coming out à mes élèves de 5e année primaire, moi qui l’avais pourtant fait à ma famille et mes amis 30 ans plus tôt. En un an, les choses ont beaucoup changé et c’est très positif!
Dès la rentrée scolaire cette année, j’ai parlé de mon amoureux et de nos vacances d’été. Certains élèves ont été surpris, mais la majorité savait déjà que j’étais en couple avec un homme. Ce genre de nouvelles fait le tour de l’école en un temps record! Les élèves de ma classe adorent I-Kai et c’est toujours la joie lorsqu’il vient les saluer.
Oui, il arrive encore que certains jeunes de l’école se traitent de gais (mes élèves se chargent d’ailleurs de les réprimander!), mais cela est de plus en plus rare.
La Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie
Dans la rue, se faire traiter de maudit fif ou de tapette, oui, ça existe encore. Moi aussi, ça m’arrive parfois et c’est encore pire pour mes amis transsexuels. C’est pourquoi il faut continuer de souligner la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie, lancée il y a 20 ans par la Fondation Émergence et qui se tient le 17 mai chaque année.
Cette année, la campagne de promotion de cette si importante journée aussi loufoque que décomplexée. Les affiches ne passeront pas inaperçues… Le thème: les LGBTQphobies et les peurs irrationnelles.
Pourquoi est-il important de souligner cette journée?
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon la maison de sondage Léger:
- 42 % des Québécois sont indifférents à la cause des communautés LGBTQ+ ou n’en comprennent pas l’importance.
- 1/3 de la population se dit mal à l’aise de voir deux hommes s’embrasser et 1/5 le sont lorsque deux femmes font le même geste.
- 37 % des Canadiens sont mal à l’aise d’intervenir lorsqu’ils sont témoins de comportements LGBTQphobes.
- Avoir un rendez-vous avec un professionnel ouvertement trans rendrait un Canadien sur quatre embarrassé.
- 1 personne sur 3 soutient la cause, mais ne veut pas l’afficher.
Il y a beaucoup de chemin à faire!
Nos charmantes drag queens
Ce n’est pas facile pour nos drag queens non plus: les pétitions, manifestations et regroupements pour bannir leurs spectacles et les activités qu’elles organisent (on pense entre autres à l’heure du conte, avec Barbada) sont de plus en plus nombreuses.
Mais qu’est-ce qu’une drag, au fait? J’ai demandé à deux de mes amis de me donner leur vision.
Pour Rainbow, alias Frédérick, l’homme qui l’incarne: « La drag est là pour créer la folie, s’amuser avec le public et procurer une pause qui fait oublier les tracas de la vie le temps d’un spectacle. »
Selon Peach, une drag, c’est de l’émerveillement et du divertissement pour tous. « Une drag est un artiste polyvalent qui fait du bien à l’âme des gens qui aiment cet art et tout ça, dans le respect. C’est malheureux que plusieurs fausses croyances nous donnent mauvaise réputation. »
Plutôt positif, inspirant et inoffensif, non?
Des outils pour discuter avec nos enfants
Ces chiffres et cette réalité doivent changer pour permettre aux communautés LGBTQ+ de se sentir soutenues. C’est pourquoi la Fondation Émergence a créé diverses ressources destinées aux parents et profs. Parmi elles:
Un test de connaissances générales sur les communautés et les enjeux LGBTQ+.
Une édition spéciale du magazine web Le Curieux dans laquelle on décrit de façon imagée:
- Ce qu’est le 17 mai
- La définition de la diversité sexuelle et de genre
- La définition de LGBTQ+
- Qu’est-ce que l’homophobie et la transphobie, et quelles sont leurs conséquences
- La ligne du temps racontant l’évolution des luttes LGBTQ+
- Comment être un bon allié
- Qu’est-ce qu’une famille homoparentale
Un guide destiné aux parents et enseignants. Rempli d’activités, de suggestions de films, d’illustrations, d’un lexique et de symboles pour comprendre, il est l’outil idéal pour aborder ce sujet en employant les bons mots.
Consultez le site web de la fondation pour avoir accès à toutes ces ressources gratuitement.
Les livres jeunesse
L’homosexualité, l’identité de genre, la transsexualité et la bisexualité sont des sujets que l’on peut aborder dès le jeune âge. Le faire à l’aide d’un livre jeunesse demeure une porte d’entrée idéale pour amorcer une discussion riche.
Je vous propose:
POUR LES PLUS JEUNES
Deux garçons et un secret
Imaginez la scène: deux garçons trouvent une bague dans un carré de sable et décident de se marier. Ils organisent la cérémonie au parc et tous leurs camarades se chargent de décorer les lieux. Tous sont heureux, mais lorsque Mathis et Émile dévoilent ce secret à leurs parents, cela ne se passe pas aussi bien que prévu. Deux garçons et un secret, d’Andrée Poulin et Marie Lafrance (Les Éditions de la Bagnole).
Julian est une sirène et Julian au mariage
Vous aurez un immense coup de cœur pour le personnage de Julian, que vous avez peut-être découvert dans l’album Julian est une sirène. Ce garçon unique, coloré, créatif et touchant est de retour dans le tome 2: Julian au mariage, toujours de Jessica Love (éditions École des loisirs).
Il doit aider sa meilleure amie qui, quelle horreur, a malencontreusement abimé sa belle robe le jour du mariage de ses deux mamans! On admire son audace et sa candeur.
Le fermier amoureux
C’est dans une histoire remplie d’humour que vous rencontrerez un fermier qui tombe amoureux d’un vétérinaire dans l’album Le fermier amoureux, de Pim Lammers (Éditions Courte Échelle). C’est mignon comme tout! Qui joue à Cupidon? Les animaux eux-mêmes! Une belle histoire d’amour, rigolote et colorée.
POUR LES ADOS
Assignée garçon: Ambiance trans de feu
Ah les relations amoureuses! Pas toujours évidentes! Surtout quand c’est la première… L’autrice Sophie Labelle nous présente la bande dessinée Assignée garçon: Ambiance trans de feu (Éditions Dent-de-Lion), mettant en scène Stéphie, une jeune fille transgenre qui navigue à travers sa première histoire d’amour. Un BD qui aborde avec beaucoup d’émotions les réalités des personnes trans et queer, leurs relations avec les parents et avec leurs camarades.
Je vous souhaite des discussions enrichissantes.
