Je suis une ancienne introvertie «pure et dure» qui, avec les ans, a développé un côté extraverti.
J’attribue toujours ce changement radical dans ma personnalité à une dépression majeure vécue au début de la trentaine. Je suis passée de celle qui ne communique pas à celle qui ne peut s’empêcher de communiquer. Par exemple, je me souviens de mes premières expériences, après être «guérie» de la dépression. Il était devenu impossible pour moi de ne pas prendre la parole et de dire ce que je pensais. Que ce soit à l’épicerie dans la file d’attente ou dans une réunion importante à vingt personnes.
Je l’avoue, les gens ont tout de suite préféré la Jackie extravertie, et moi également. Je trouve d’ailleurs que ma vie est devenue beaucoup plus colorée, beaucoup plus intéressante depuis puisque, la plupart du temps, je me sens énergisée et valorisée lorsque je suis en relation avec les autres.
NAÎTRE OU NE PAS NAÎTRE INTROVERTIE
Bien sûr, je réalise que, pour le commun des mortels, d’être introverti ou extraverti n’est pas une question de choix. Je pense qu’on naît l’un ou l’autre, ou peut-être que l’environnement dans lequel nous évoluons au cours de l’enfance y contribue.
Ainsi, il nous faut apprendre à composer avec ce penchant naturel, quoique je pense qu’il est possible que certaines circonstances en viennent à influencer notre personnalité. Ainsi, les introvertis que nous sommes deviendront plus enclins à aller vers les autres ou, en tant que personnes extraverties, nous nous tournerons davantage vers notre monde intérieur.
Une image qui me vient en tête est la suivante : les introvertis sont souvent les oubliés de la scène parce que les extravertis prennent toute la place. Ici, je pense à mon expérience lorsque je vais dans les soirées avec des amies extraverties. Elles parlent et connectent avec tout le monde alors que, pour moi, le small talk, c’est incroyablement épuisant. Du coup, il arrive souvent que je sois dans mon coin.
Des différences à accepter
Il y a quelques mois, j’ai compris à quel point cette différence entre nos deux types de personnalité peut parfois entraîner un inconfort ou nous amener à nous juger les uns les autres. En fait, j’ai souvent à collaborer avec des personnes extraverties. Des femmes qui aiment beaucoup parler et qui le font avec intensité. Leurs promesses que la conversation ne prendra que deux minutes ne sont jamais respectées. Vingt minutes plus tard, on y est encore.
C’est probablement une des raisons qui fait que je déteste autant les réunions et que je privilégie les courriels. C’est une question d’énergie, tout simplement. À titre d’exemple, une soirée ou une journée d’activités peut être très divertissante et amusante pour moi, mais, après quelques heures, ma batterie est à plat. Au départ sociable et intéressée, je me traîne quasiment jusqu’à la porte de sortie parce qu’il me reste tout juste assez d’énergie pour dire au revoir.
En fait, j’envie beaucoup les extravertis qui, il faut bien l’avouer, ont souvent un grand cercle d’amis et de connaissances. On dirait qu’elles mordent davantage dans la vie et, oui, qu’elles sont plus heureuses.
Toutefois, que je le veuille ou non, l’introvertie en moi n’est jamais bien loin et elle me rappelle sa présence quand, par exemple, je suis en train de vivre un beau moment en groupe et qu’il y a une perte de connexion. Pour moi, lorsqu’il y a trop de choses qui se passent, je tombe épuisée.
Au fond, je suis ce que l’on appelle une «ambivertie». J’oscille entre l’intro et l’extraversion. Si vous me rencontrez une journée où mon énergie est au top, vous me trouverez fort intéressante et divertissante. Si ça n’est pas le cas, nous risquons probablement de ne pas nous parler.
C’est comme ça; je n’y peux rien, sauf en prendre conscience et apprendre à me respecter dans cela et, également, apprendre à respecter les autres dans leurs différences.
Jackie B. Hamilton est auteure et blogueuse en éveil de conscience. Découvrez sa bibliographie, dont son dernier livre sur les bagages transgénérationnels, et ses cartes de cheminement en visitant son site Web: jackiebhamilton.com
LES PROPOS EXPRIMÉS ICI N’ENGAGENT QUE L’AUTEURE ET NE REFLÈTENT PAS NÉCESSAIREMENT LE POINT DE VUE D’UN PSYCHOLOGUE OU AUTRE PROFESSIONNEL DE LA SANTÉ MENTALE.