L’anxiété a-t-elle toujours existé, ou nous sommes devenus plus à l’aise d’en parler, tout simplement? C’est la question que je me pose. Car je ne pense pas que nos vies actuelles soient plus stressantes que celles de nos ancêtres, qui avaient je-ne-sais-combien de bouches à nourrir et rien à mettre sur la table. Mais je pense, toutefois, que le fait que nous aspirons désormais à une certaine qualité de vie crée de nombreuses attentes qui, si elles ne sont pas satisfaites, peuvent occasionner beaucoup de frustration et de déception et, par le fait même, d’anxiété.
Nous sommes devenus des êtres «plus spirituels», mais également plus exigeants. C’est-à-dire que nous avons tous maintenant un but plus élevé que le métro-boulot-dodo et, bien que cette quête nous fasse vivre de la joie, elle nous fait aussi vivre des montagnes russes émotionnelles. Nous voyons le temps qui passe et nous constatons avec désarroi que nous ne sommes pas encore rendus là où nous espérions être.
Faire le ménage
C’est pourquoi il est important de ne pas s’éparpiller dans tous nos projets, désirs et rêves. Important d’avancer un pas à la fois, de prendre une bouchée après l’autre. Et, surtout, de terminer son assiette avant d’en commander une autre. Ce que j’entends ici, c’est que nous nous sentons parfois invincibles et, lors de ces épisodes de grand enthousiasme et d’énergie, nous voulons ceci et cela. Et nous le voulons rapidement. D’une certaine façon, nous nous plaçons nous-même dans des situations qui deviendront anxiogènes. La façon dont nous dépensons notre argent en est un bon exemple.
Pour éviter que cela ne se produise, nous devons faire le tri dans ce que nous désirons être, faire, posséder, accomplir, expérimenter. Trop de projets et aucun qui ne franchit la ligne d’arrivée, voilà ce qui crée un grand déséquilibre dans notre vie. Voilà qui nous plonge dans l’insécurité et la confusion. Apprenons également à mieux connaître notre niveau de tolérance au stress et respectons-nous.
En tant qu’ancienne timide maladive souffrant de phobie sociale et d’hypervigilance, je peux vous dire que l’anxiété n’avait souvent rien à voir avec les situations, mais tout à voir avec mon analyse et mon interprétation de celles-ci.
C’est d’abord entre les deux oreilles que la décision de se sentir insécure ou angoissé face aux circonstances se prend. C’est notre conclusion qui donne l’ordre final. Soit nous tombons dans le puits de l’anxiété, soit nous contournons celui-ci et poursuivons notre route.
Avec le temps, j’ai réalisé un truc hyper important: je vis de l’anxiété à chaque fois que je me sens impuissante face à une situation. Quand mon cerveau me fait croire que je ne suis pas assez bonne, que je n’ai pas les ressources qu’il faut. Qu’il n’y a aucune chance pour que ça fonctionne. Quand je tombe dans le piège de «la victime», tout court!
À l’inverse, si mon premier réflexe est de penser et de me dire que JE SUIS CAPABLE de surmonter cela; JE SUIS CAPABLE de trouver la solution; JE SUIS CAPABLE de faire face, de m’en sortir, de réussir… Étrangement, l’anxiété ne se pointe pas. Je ne me sens pas submergée par ce qui arrive parce que je n’entre pas dans la pièce du désespoir. J’entre dans la pièce où j’ai accès à de nombreuses possibilités, d’innombrables solutions.
En résumé, je pense que nous pouvons mieux affronter nos épisodes d’anxiété lorsque nous faisons appel à notre GRAND MOI plutôt qu’à notre petit moi. Lorsque nous sollicitons les nombreuses ressources en nous qui sont la force, la motivation, le courage, l’intelligence, la résilience.
Également, mettons nos sources d’anxiété au défi de nous prouver qu’elles sont justifiées. Parfois, de se demander pourquoi cela nous atteint autant amène des réponses surprenantes. Et à partir du moment où on comprend mieux, on maîtrise mieux.
Rappelons-nous: l’anxiété s’alimente de notre sentiment d’impuissance.