par Vous l’avez peut-être remarqué: les dômes prolifèrent au Québec. Mon collègue Alex vous en a déjà parlé ici, mais pour ma part, je n’avais encore jamais dormi dans ces drôles de demi-bulles. Alors, quand j’ai vu «popper» ceux de mi-clos, à Orford, je me suis une fois de plus sacrifiée pour vous, cher public.
Comme à l’hôtel… ou presque!
La première chose qui frappe en arrivant ici, c’est le lieu. On est sur le vaste terrain des propriétaires, les forts sympas Lavinia et Donat, dont le voisin est carrément le Parc national du Mont-Orford! De la terrasse de mon dôme, ou comme je le découvrirai le soir venu en marinant dans mon spa, j’ai une superbe vue sur les montagnes, le coucher de soleil et les étoiles. En tournant le regard vers la route, c’est plutôt le vignoble qu’on aperçoit. Charmée, je suis déjà.
Mais c’est en ouvrant la porte (qui fonctionne avec une combinaison numérique, donc pas de clé ni de carte à traîner) que je fais le plus gros oh! Une mini cuisine tout équipée (lave-vaisselle inclus), une table pouvant aussi faire office de bureau (avec toutes les prises électriques qu’il faut), un lit king (je n’ai même pas ça chez moi!) ultradouillet, un foyer à combustion lente, des planchers chauffants, des murs lambrissés de cèdre, une salle de bain au chic carrelage noir avec une douche à l’italienne et pomme à jet de pluie… suis-je dans un hôtel ou quoi? Presque! Même les capsules de café Nespresso sont fournies chaque jour…
En fait, c’est comme un heureux mélange de mini chalet et d’hôtel, avec l’avantage de d’avoir son spa privé et de pouvoir cuisiner. En été, pour éviter l’effet de serre, il y a l’air climatisé, et dès que le mercure descend, on a du bois fourni pour le poêle en plus de calorifères d’appoint. Il y a aussi une jolie table en fer forgé sur la terrasse, et d’autres prises dehors. Et j’allais oublier les mots magiques: Internet haute vitesse! Je le précise puisque, en tant que travailleuse nomade, il m’est déjà arrivé, dans un hôtel, de devoir débrancher des appareils pour pouvoir brancher mon ordinateur (et de dire des gros mots à cause de la qualité du wifi).
Joyeux terrain de jeu
Comme on est sur le terrain des proprios, qui fait 40 acres et où on recense d’ailleurs plus de 60 espèces d’oiseaux, on a accès à leur forêt, une zone protégée. Un joli sentier mène à leur cabane à sucre rustique. L’hiver, on peut profiter d’environ 6 kilomètres de pistes de ski de fond (avec une descente abrupte au départ, vous êtes avertis) et d’une piste de luge à trois skis parfaite pour les grands enfants (car pas recommandée pour les petits).
Durant les deux jours que j’y ai passés, j’ai donc alterné entre boulot, promenade, spa et dodo! La journée qu’il a plu, je suis restée bien confo dans ma bulle à prendre des pauses pour regarder les gouttes glisser sur les «fenêtres». Puisque le domaine est à 10 km des pentes de ski et à proximité des lacs Fraser, Stukely et Memphrémagog, il est facile pour les sportifs de revenir à leur dôme en fin de journée sans se taper trop de route. Et, pour les férues d’agrotourisme comme moi, d’explorer les douceurs qu’offrent les artisans des environs. D’ailleurs, je vous recommande chaudement la savoureuse pizza du resto Deux Tomates, qui tient une jolie sélection de vins québécois, et la bière de la microbrasserie voisine, Canton Brasse (poudoum-tish).
Un projet écodurable
Quand ils sont venus s’installer à Orford, à la fin de 2020, Lavinia et Donat avaient pour objectifs de se lancer dans la viticulture et la microproduction de petits fruits, afin d’en tirer vins et cidres, et d’herbes médicinales en étant le plus respectueux possible de l’environnement. Les herbes et fruits sont ainsi cultivés avec très peu d’arrosage et sans agents fertilisants ni bien sûr produits chimiques. Grâce à une technique allemande dite « sur butte » où l’enfouissement de souches d’arbres qu’on gorge d’eau crée une matière organique nourrissante et une rétention d’eau.
À moyen terme, ils veulent transformer leurs herbes et se servir de leur cassis, bleuets, camerises pour faire des vins de fruits qui seront peut-être un jour mis en vente. Mais en attendant, leurs amis sont ravis de servir de cobayes pour ces bouteilles de jus nature!
Infos pratiques
Et combien ça coûte, loger dans ces dômes de luxe? À partir de 255 $ la nuit, en occupation double. Bref, c’est semblable au prix d’une belle chambre d’hôtel, sauf qu’on est en nature et qu’on peut cuisiner ses propres repas. Et ai-je mentionné le spa privé?
Plus d’info : mi-clos.com.
