Ça fait longtemps que j’ai envie de vous offrir plus de contenu beauté et des tutoriels sur Mitsou Magazine, mais j’ai beau me dire que je vais m’y mettre, le temps me manque toujours! J’ai donc proposé à un talent d’ici que j’admire beaucoup et avec qui j’ai travaillé à quelques reprises, la maquilleuse professionnelle Virginie Vandelac, si elle accepterait de se joindre à l’équipe beauté de Mitsou Magazine et elle a dit OUI!!!
Avez-vous vu sa première vidéo proposant un magnifique maquillage inspiré des couleurs de l’automne?
Après avoir lu tous vos commentaires, je me suis dit ça y est, on a un match parfait!
Virginie vous proposera des vidéos et des articles sur les soins de beauté et de maquillage. Afin de vous la présenter en grandes pompes, je lui ai posé quelques questions sur son parcours et ses inspirations.
Mitsou : Parle-moi un peu de ton parcours en maquillage.
Virginie : Nous sommes influencés dans notre vie adulte par nos expériences d’enfant. Ma mère, Francine Vandelac, est une artiste, une designer de mode pour être plus précise. Elle fait partie des pionnières de la mode québécoise des années 60-70. Dans sa boutique de la rue Crescent, elle a redonné au tricot ses lettres de noblesse. Ses créations ont été exposées dans les vitrines de grands magasins à New York et chez Holt Renfrew à Montréal. Elle a toujours aimé prendre soin d’elle et être à la mode. Elle avait une grande table à maquillage et tout le mur derrière était en miroir. Elle avait plein de petits pots Dior. C’était dans les années 80 et il y avait plein de couleurs. C’était l’époque de David Bowie et de Cindy Lauper. Les gros maquillages colorés, les yeux arc-en-ciel… Je me suis beaucoup amusée à me maquiller quand j’étais petite et je trouvais déjà que c’était de l’art. Quand je dessinais, c’était toujours des visages et je les maquillais. Je n’ai jamais pensé toutefois que j’allais en faire un métier. Quand est venu le temps de faire mon choix de carrière, j’ai voulu aller en psychologie et j’ai pensé travailler en éducation spécialisée. J’ai fait un peu de tout cela, mais finalement, j’ai bifurqué vers l’art. J’ai fait un DEC en arts et j’ai commencé à travailler en maquillage. C’est vraiment mon DEC qui a réveillé ma passion pour l’art, mais la psychologie n’est pas loin derrière puisque (pour moi , mettre en valeur les femmes est une facon de venir en aide). Mon côté psychologie est donc bien présent, mais au lieu de le faire par la thérapie, je le fais par la mise en beauté..
Mitsou : Comment la psychologie te sert en beauté?
Virginie : Avec l’étude du visage, on peut analyser la morphologie de quelqu’un et deviner ses traits de personnalité. Si tu le divises en 3 parties, l’intellect en haut, les émotions au milieu et le côté plus animal et impulsion en bas. Quand l’une des 3 parties est prédominante, c’est souvent parce que cet aspect est plus présent chez cette personne. Je fais instinctivement cette analyse quand je maquille quelqu’un et ça m’influence pour la comprendre. En questionnant les femmes sur leurs habitudes et sur ce qu’elles recherchent, en analysant leur façon de s’exprimer, cela me permet de saisir leur personnalité et aussi leurs petits besoins et désirs cachés, question de leur offrir le meilleur résultat.
Mitsou : Peux-tu me donner des exemples concrets de fois où tu as senti que tu as fait une différence pour quelqu’un d’autre ou pour toi?
Virginie : Un jour une femme est venue me voir pour un atelier de maquillage. Elle m’a extrêmement touchée. Elle m’a raconté en arrivant qu’elle débutait un nouveau processus de vie. Elle a perdu son fils militaire il y a 20 ans et ne s’en est jamais remise. Après son décès, elle a sombré dans la dépression. Elle a arrêté de prendre soin d’elle, mangeait mal, ne faisait plus d’exercice. Elle refusait de se regarder dans le miroir. Après 20 ans de ce mode de vie destructeur, elle a eu envie de renaître. Sa première étape a été de venir me voir en consultation. Je l’ai saluée pour son courage. Je suis une personne sensible et j’étais prête à l’écouter, mais j’osais me dire qu’un cheminement ou travail plus intérieur l’aurait davantage aidé. Cette femme se maquillait avec un fond de teint très foncé pour sa peau et elle en appliquait beaucoup, avec les mains. Elle se cachait quoi!! Je lui ai doucement enseigné à enlever des couches. À démaquiller plutôt que maquiller. Puis je lui ai demandé de faire l’exercice de se regarder dans un miroir et de me dire ce qu’elle trouvait beau dans son visage tout en continuant de jaser avec elle. Je lui ai donné quelques trucs et elle est sortie de mon atelier chamboulée. Ce fut une expérience douce pour elle, mais elle n’était pas certaine d’aimer le résultat. Arrivée à la maison, elle a pris le temps de se regarder dans le miroir et s’est enfin trouvée belle. C’était finalement le bon coup d’envoi pour se remettre au centre de ses priorités. Elle m’a écrit le lendemain pour me témoigner son bonheur dans cette expérience.
Mitsou : Tu te spécialises dans le rajeunissement par le maquillage. Qu’est-ce que ça veut dire pour toi?
Virginie : Se rajeunir par le maquillage, c’est se maquiller selon l’époque dans laquelle on vit. C’est moderniser son look pour être dans l’air du temps sans toutefois succomber à toutes les tendances. J’aime aider les femmes, peu importe leur âge, à ne pas s’inscrire dans une époque, mais plutôt à faire évoluer leur maquillage comme on évolue tout au long de sa vie.
Mitsou : Quels artistes as-tu maquillés?
Virginie : J’aime beaucoup maquiller Julie Perreault qui a un sens aigu du beau. Parmi les artistes d’ici, j’ai maquillé Emily begin, Annie Brocoli, Anick Lemay, Sara-Jeanne Labrosse, Mariepier Morin, Marilou, Marie-Soleil Michon, Maxim roy, Karine Gonthier-Hyndman, Ludivine Reding, Vanessa Pilon, Isabelle Racicot, Kim Rusk, Rebecca Makonnen, Charlotte Aubin, Caroline Dhavernas… et puis toi!
Mitsou : Quelles sont tes inspirations?
Virginie : Mes influences sont beaucoup françaises et anglaises puisque les maquilleurs outre mer sont plus minimalistes que nos voisins américains. J’aime vraiment beaucoup Sam Chapman et aussi Lisa Eldridge. Parmi les Québécois, j’aime Leslie-Ann Thomson, Nicolas Blanchet et Miss Lala. J’aime beaucoup Katy Jane Hugues, une anglaise. Sur Instagram, j’aime suivre la blogueuse, styliste et directrice artistiques Jen_Wonders et Angela Sink.
Si vous avez des sujets dont vous aimeriez que Virginie vous parle dans ses chroniques, écrivez-les ci-dessous. Aidez-nous à vous aider!