Pour la sortie de son cinquième album en carrière, Fun noir, Jérôme Charlebois a décidé de lâcher son fou!
Aussi actif sur les scènes du Québec, Jérôme s’impose depuis plus d’une décennie par son air rieur et sa passion dévorante pour son métier. C’est donc sans surprise que l’auteur-compositeur-interprète nous revient avec un nouvel opus non seulement plus engagé, mais qui rend aussi hommage à ses racines antillaises!
Jérôme, parle-moi de ton nouvel album Fun noir!
Fun noir, c’est un album différent des autres pour moi. Je suis un artiste indépendant et ce cinquième album représente beaucoup de travail, je suis vraiment content et fier du résultat! C’est un album plus rythmé, plus éclaté, plus baveux, plus sale aussi un peu (rires)! Il a du caractère et je trouve que j’ai réussi à aller ailleurs… et en même temps, je l’ai appelé Fun noir parce que je trouve qu’il se situait entre la folie et les textes plus sombres, des relations humaines un peu plus difficiles, comme dans la chanson Neverland. Il y a un humour subtil, parfois assez engagé, qui transparaît dans les textes de l’album: je pense à Par les couilles, la chanson où je me défoule avec mes frustrations envers nos lois, notre société, ou à Boomshakalaka qui parle de la place que les femmes tiennent en musique.
Oui, justement, parlons-en, de la place des femmes en musique!
C’est subtil en même temps, je pense qu’il faut écouter Boomshakalaka plusieurs fois pour comprendre (rires)! C’est comme si j’étais dans la peau d’un gars qui ne voulait rien savoir des filles en musique… Moi, je les défends là-dedans et je pense qu’elles ont totalement leur place et qu’on ne les voit pas assez sur la scène musicale. On a beaucoup parlé de la place de la femme dans la musique dans la dernière année, le sujet a animé plusieurs débats, et je suis pour l’équité!
Tu as repris la chanson Fruit de la passion de Francky Vincent. Pourquoi ce choix?
Cette chanson est spéciale pour moi parce qu’elle représente un peu mes racines de la Guadeloupe! Mes parents vivent là-bas la moitié de l’année et à force d’y aller, j’y ai pris goût! J’ai des amis là-bas, j’ai comme une vie parallèle en Guadeloupe. J’ai aussi un peu grandi en Guadeloupe, quand mon père était jeune et qu’il était en tournée. Il s’y est construit une maison et ma mère, mon frère et moi étions avec lui là-bas… C’était une façon pour moi aussi de propager un peu ces racines-là, en faisant des tounes à saveur antillaise! Fruit de la passion, je l’écoutais beaucoup quand j’étais jeune parce qu’elle a été un gros succès en France et dans les Antilles. Je l’aimais beaucoup parce que je trouvais qu’elle avait du beat et puisqu’elle m’a marqué, j’ai eu l’idée de la reprendre, avec l’accord de Francky Vincent. Son premier couplet à lui est en créole habituellement et je l’ai traduit à ma manière, pour les Québécois. C’était un beau challenge de reprendre une grande chanson comme ça! Elle marchait déjà beaucoup en spectacle, alors mon public m’a un peu encouragé à «l’endisquer», à force de triper en show comme ça avec moi.
Il y a aussi Le Zouk qui est à saveur antillaise!
Le Zouk, c’est vraiment un typique zouk créole antillais… C’est vraiment «compagnie créole style» (rires)! À force de faire des shows avec Marco Calliari, j’ai pris goût à faire des chansons festives! J’ai eu beaucoup de plaisir sur scène avec cette chanson et je voulais la partager, tout en finissant l’album sur une note spéciale… je voulais m’éloigner un peu du son de l’album, finir avec une toune comme ça, pleine de soleil. Je me suis donc laissé aller (rires)!
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On sent beaucoup l’influence de tes voyages sur ce nouvel album!
Avec la chanson Old Orchard aussi! Oui, l’album parle de quelques histoires vécues, mais je suis aussi un gars qui aime créer, que ce soit le fun et que tout le monde puisse se retrouver là-dedans. C’est sûr qu’il y a un petit côté fiction! Ça dépend des chansons, mais la plupart, c’est comme ça.
Tu me parlais de Marco Calliari tantôt. Tu vas faire des shows cet été, non seulement avec lui, mais aussi avec Yves Lambert?
Exact! Ce qui se passe, c’est que les trois formules existent: avec Marco, avec Yves, et avec Marco et Yves (rires)! C’est super de pouvoir mélanger deux univers différents, c’est là que ça devient intéressant, parce que si on met deux artistes qui se ressemblent trop, ça fait un show monotone! Alors le public va quand même trouver son compte là-dedans et il va triper, parce que dans nos 45 minutes, on fait nos chansons, nos meilleures, mais on se croise aussi et on s’accompagne… Je vais aussi faire un petit clin d’oeil à mon père!
Justement, tu chantes souvent avec ton père en spectacle!
C’est plus dans le cadre de soirées spéciales je te dirais, des événements privés, des bonnes causes, des cartes blanches, des hommages… On ne fait pas de shows comme ça juste pour le fun… C’est plutôt quand quelqu’un vient nous le proposer, on ne refuse jamais!
Et est-ce que ça fête fort les Charlebois?
Écoute… (rires)! Ça a ça dans le sang la musique. C’est festif! Robert joue du piano, de la guitare. Quand j’étais jeune, je l’accompagnais à la batterie quand il répétait. J’ai participé à quelques-uns de ses albums aussi… Il est d’ailleurs producteur de l’album Fun noir, il aime écouter ce que je fais, c’est important pour lui. Il a une oreille attentive! Comparativement aux autres albums, j’ai voulu qu’il s’implique un peu moins pour que ça fasse plus différent. Finalement, il tripe tout autant et il comprend qu’il fallait que j’aille ailleurs. Il était là quand même pour écouter le mix final, c’était important pour lui. Il dit que c’est mon meilleur jusqu’à date et il est vraiment content du résultat.
C’est aussi le fun d’avoir Annie [son amoureuse depuis un an] dans le décor, qui a aussi une bonne oreille, un bon jugement. Elle m’a donné un coup de main que je n’avais pas sur les autres albums. Comme l’ordre des chansons, la pochette, comment je m’habille, comment je la fais… C’est con à dire, mais ça me rassurait d’avoir quelqu’un d’autre que mes parents pour me dire que mon titre d’album est le fun (rires)!
Justement, comment vont les amours?
Ça va bien! Annie s’en vient habiter chez moi, à cause des inondations chez elle! J’ai adopté son chat, que j’adore (rires)! J’étais allergique aux chats, mais là on a testé un produit… Je ne croyais pas à ça, mais mon dieu, c’est vrai, ça a marché! On s’en va bientôt en Floride pour la relâche; un petit voyage en amoureux pour décompresser!
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Est-ce que ton lancement à Québec mardi est ouvert au public?
Oui! C’est gratuit et c’est ouvert à tout le monde. C’est à l’hôtel Hilton de Québec le mardi 19 février. C’est un double lancement d’album! Je le fais en même temps que Noir Silence. C’est un gros 5 à 7 où l’on va jouer les deux groupes, l’un après l’autre. Je vais être avec mes musiciens sur scène de 5h30 à 6h et Noir Silence à 6h15!
Fun noir de Jérôme Charlebois est disponible dès maintenant en format numérique uniquement. Par contre, pour les fans d’albums en format physique, Jérôme en vend après ses spectacles (toutes les dates sont disponibles sur son site) alors il vous sera possible de vous en procurer!
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