Une petite visite dans le subconscient de Stéphane Rousseau, ça vous dit? C’est maintenant possible!
Stéphane dessine depuis qu’il est tout jeune. Si certains ont déjà pu voir un aperçu des talents de l’humoriste à travers ses spectacles d’humour, ses apparitions à la télé et ses réseaux sociaux, c’est à la prestigieuse galerie d’art Yves Laroche de Montréal que Stéphane présente enfin sa toute première exposition, du 21 novembre au 14 décembre prochain! Intitulée Origine, l’exposition dévoile une quinzaine d’acryliques sur toiles et bois du peintre, dans des teintes de noir, blanc, gris et or, révélant toutes les dualités qui animent l’esprit du créateur. Dans ce voyage introspectif, Stéphane a capté sur toiles les questions existentielles qui l’habitent, avec un brin de dérision!
Hier soir, c’est entouré d’amis, famille et invités VIP que Stéphane célébrait son tout premier vernissage à la galerie Yves Laroche. Vous pouvez d’ailleurs voir toutes les photos du lancement dans la galerie photo au bas de l’article!
Stéphane, tu rêvais depuis 20 ans d’exposer dans une galerie d’art et Origine est ton tout premier vernissage. Pourquoi avoir choisi ce nom?
Parce que je traite beaucoup du subconscient. J’avais envie de mettre sur toile des images qui me trottent dans le subconscient… tous les questionnements que je peux avoir! Et on le sait bien, les questionnements, ils sont à l’origine de l’homme. Et c’est de là que c’est parti. Le dessin, c’est à l’origine de Stéphane aussi, parce que j’ai toujours dessiné! Depuis le plus longtemps que je me souvienne et bien avant de faire des blagues. Ça fait vraiment longtemps!
Ton exposition rassemble 20 œuvres de la même série. Tes tableaux renferment beaucoup ton vécu et tes états d’âme. On arrive même à y cerner tes peurs, tes angoisses, tes questionnements…
Oui, exactement! Mais il n’y a pas que ça, dans le sens où il y a quand même de l’humour, il y a des souvenirs d’enfance… Mais il y a effectivement la mort, qui est omniprésente, la maladie, le sexe, les relations de couple, nos passés à tous, les trucs qui nous angoissent. C’est un mélange, c’est un fragment de questionnements. Tu sais, on se pose beaucoup de questions dans la vie, autant toi que moi, on est bombardés et j’essaie de mettre des images là-dessus. Les démons que j’ai, les vices que je peux avoir, mes petits monstres que j’essaie d’apprivoiser… qui m’accompagnent au lieu de me nuire!
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Justement, on voit plusieurs monstres dans tes toiles. Avec les années, est-ce que tu as réussi à les apprivoiser, ces monstres-démons que tu as jetés sur tes toiles?
Oui! Contrairement à mes toiles du passé, dans laquelle, justement, les monstres essayaient de me détruire, maintenant, ils m’accompagnent. Ils sont plus beaux, moins terrifiants qu’avant, ils sont plus souriants… Ils font partie de ma vie. Je les accepte, parce que c’est moi aussi. Et je ne suis pas content de les avoir, mais en même temps, ça fait partie de la game!
Tes couleurs de prédilection sont le noir, le gris, le blanc et l’or. Pourquoi ce choix?
Ce sera ma période dorée probablement (rires)! Dans le passé, j’ai trouvé que j’ai un peu abusé des couleurs. Ceux qui me connaissent le savent ou ceux qui me suivent sur Instagram depuis longtemps: j’allais beaucoup dans la couleur avant et à un moment donné, mon atelier était coloré d’un bout à l’autre et je ne voyais plus clair. Je me suis dit que j’avais besoin de nettoyer tout ça… de repartir à neuf. Je me suis fait un nouvel atelier tout propre et je me suis dit: «Steph, mets-toi des balises, mets-toi des règles, donne-toi un truc qui va t’empêcher de déborder et t’aider à te concentrer davantage sur la forme et sur ce que tu as envie de raconter!» J’avais fait une toile avec du noir, blanc et or et je me suis dit que ça pourrait être ça, j’aimais beaucoup le résultat. Je me suis donc arrêté et je me suis mis cette règle-là, cette règle d’or!
Tu vis au fond des bois comme tu dis et tu t’es fait un atelier chez toi, dans ta maison. C’est comme ton terrain de jeu, finalement?
Oui, vraiment! On dirait que dès qu’il faut que tu sortes de la maison, tu y vas moins souvent. C’est comme le gym! À même la maison, c’est vraiment super, parce que parfois tu peux aller peindre juste deux heures ou tu peux décider de passer ta journée dans l’atelier, mais tu peux aussi te promener entre la cuisine et l’atelier, et rester quand même dans le mood! Ça, c’est assez important pour moi, parce que s’il faut que tu sortes, que tu mettes ton manteau, tes bottes, que tu prennes ton auto, que tu te rendes à ton atelier, ce n’est pas l’idéal. Tu as tendance à te dire que tu n’iras pas aujourd’hui…
Tu es un artiste multidisciplinaire: tu es acteur, humoriste, animateur, peintre… De quel chapeau es-tu le plus fier?
C’est celui de peintre dont je suis particulièrement fier, parce que c’est mon dernier bébé, comme on dit! Puis, je n’avais jamais osé le faire… et il fallait que ça se fasse! Alors, c’est quand même tout un move pour moi! Et c’est quelque chose de très personnel, de proposer ça aux gens, que les gens viennent voir un peu ce qui se passe dans ma tête. C’est intimidant, mais c’est le fun en même temps! C’est un travail très solitaire, et quand tu as la chance de le montrer au monde, c’est joyeux! C’est quelque chose qui fera toujours partie de moi. J’ai toujours aimé dessiner et peindre, et là, je le vis à fond!
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On te voit toujours sur tes photos Instagram avec ton chien Banksy. Est-ce qu’il est ta muse?
Oui, pas mal! Il n’est pas venu ce soir, parce que j’avais trop peur qu’il soit trop tannant (rires). Mon chien, c’est mon équilibre. Il est autour de moi quand je peins… Je rêvais un peu de ça aussi: la vie d’atelier avec un chien couché à mes côtés! Ce n’est pas toujours aussi bucolique que ça peut paraître, parce que parfois, il a envie d’aller jouer! Et là, il faut que tu arrêtes de peindre pour aller jouer! Tu le retrouves avec un feutre dans la bouche ou de la peinture partout… Mais, je suis choyé d’avoir cette belle bête dans ma vie.
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Tu es aussi papa du petit Axel. Comment va la conciliation travail-famille?
Ça se passe très bien! Surtout ces dernières années, car j’ai beaucoup ralenti le rythme. Donc, on a la chance d’être pas mal souvent ensemble, mon fils et moi. Parfois, il peint avec moi ou dessine, et il vient souvent dans l’atelier voir papa… Je pense qu’il est pas mal fier et il trouve ça le fun. Il a aussi du talent! Il n’a pas beaucoup de patience par contre, on dirait, il voudrait que ça aille un peu plus vite (rires)! Je pense que là, ce soir, il a compris en voyant l’exposition… Il me demandait «c’est quand, c’est quand, c’est quand?» Ça fait trois ans que ça dure (rires). Il a compris que ça peut prendre du temps faire un projet comme ça. Il va avoir 11 ans à Noël prochain!
Qu’est-ce qui s’en vient pour toi?
J’écris, je continue à écrire des gags! Je ne sais pas encore ce que je vais en faire. À suivre…
Stéphane Rousseau invite le public le jour de l’ouverture de l’exposition, le 21 novembre, de 17 h à 21 h, à la galerie d’art Yves Laroche, au 6355, boulevard Saint-Laurent. Origine sera présentée à la galerie jusqu’au 14 décembre!